Marseille : pollution de l'air dans les ports méditerranéens, un problème de santé majeur

Plusieurs élus des Bouches-du-Rhône et de Corse ont dénoncé mardi "un problème de santé majeur" et des "inégalités qui tuent" au sujet de la pollution de l'air due au trafic maritime dans les villes portuaires méditerranéennes, lors d'un colloque à Marseille.

Le développement des activités portuaires en Provence-Alpes-Côte d'Azur, en Corse, entraîne des questions croissantes de la population, des médias et des acteurs au sujet de son impact sur la qualité de l'air. Cette interrogation, partagée par l'ensemble des villes portuaires méditerranéennes, pose la question des impacts réels, notamment pour les riverains, mais également celle des solutions, que ce soit à l'échelle méditerranéenne ou locale.

Le port de Marseille, avec lequel Air PACA a un partenariat depuis 2004, peut par exemple se prévaloir d'être le premier port connecté de Méditerranée, permettant ainsi aux navires de la Méridionale de ne plus émettre de pollution atmosphérique à quai.

Air PACA propose lors de cette Journée de faire le point sur les connaissances, en matière de qualité de l'air et de solutions, mais également de mobiliser l'ensemble des acteurs (activités portuaires, villes, armateurs, riverains, smart port…) pour faire progresser le sujet.


Améliorer la qualité de l'air à Marseille dans le périmètre portuaire. C'est le thème d'un colloque inédit qui s'est tenu aujourd'hui dans le cité phocéenne. Le signe que le problème de la pollution lié aux navires de croisières commence à être pris en compte. Il était temps, car dans ce domaine, Marseille accuse un certain retard.

Air Paca, l'organisme de surveillance de l'air dans la région qui organisait cette "Journée méditerranéenne de l'air", a établi que 5 à 10% des particules en suspension d'une ville portuaire comme Marseille provenaient des bateaux.

"On a une responsabilité morale sur ce qui se passe aujourd'hui dans nos ports", a déclaré Saïd Ahamada, député LREM des Bouches-du-Rhône, dénonçant "un problème de santé majeur, comparable à l'amiante". "On pourrait imposer qu'on passe à 0,1% d'émission de soufre de manière rapide et permanente", a-t-il plaidé.

 En France, la réglementation impose à tous les navires des carburants à teneur en soufre inférieure à 0,1% uniquement lorsqu'ils sont à quai, alors que cette norme est valable en permanence en mer du Nord.

Pour Fabiana Giovannini, élue du parti nationaliste Pé a Corsica à l'Assemblée de Corse en charge de l'aménagement du territoire, "il y a des inégalités qui tuent. Les gens qui subissent ces nuisances ne peuvent pas comprendre que ce qui se fait en Europe du Nord ne soit pas possible en Méditerranée".

Aujourd'hui, on pense que ce facteur a été sous-estimé


"Aujourd'hui, on pense que ce facteur a été sous-estimé", a reconnu Dominique Robin, directeur d'Air Paca, estimant plutôt que "10 à 20% de la pollution sont dus au trafic maritime".

C'est à quai que les navires polluent le plus, les émissions d'un seul bâtiment représentant alors "entre 10.000 et 30.000 véhicules", a-t-il souligné . En phase de propulsion, ce chiffre est multiplié par "5 ou 6", "presque l'équivalent d'une autoroute", a commenté M. Robin.

Selon Air Paca, la métropole marseillaise est soumise à une pollution très importante du fait de son fort ensoleillement, des particules fines émises par la circulation, de l'activité industrielle et portuaire, mais elle connaît moins de pics que Paris ou Grenoble grâce au vent "qui évite la stabilité atmosphérique".



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