Marseille : le procès des 18 policiers de la BAC Nord se tiendra en avril

L'affaire avait fait grand bruit il y a huit ans, et conduit à la dissolution de cette unité de police marseillaise. Les policiers de la brigade anticriminalité comparaîtront en avril pour répondre de dérive dans leurs pratiques professionnelles.

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L'affaire avait fait scandale en 2012. Le procès des 18 fonctionnaires de la brigade anticriminalité (BAC) Nord, mis en examen pour des faits de vols en réunion, de drogue, de cigarettes, ou d'argent aura lieu du 12 au 23 avril devant la 11e chambre correctionnelle de Marseille, a appris France 3.

"Un délai de procédure exceptionnel, constate Me Alain Lhote, l'avocat de l'un des policiers. A l'époque, l'affaire avait été médiatisée par le procureur de la république, qui parlait même de "gangrène" au sein de cette unité. Depuis, les charges ont été revues considérablement à la baisse. Et elles seront contestées devant le tribunal correctionnel de Marseille."

Placés sur écoutes

Au terme de plusieurs années d'enquête, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait mis en évidence "la réalisation systématique d'infractions pénales, allant bien au-delà d'un simple laisser-aller professionnel ou d'un manque de rigueur".

La police des polices s'appuyait sur de nombreuses écoutes, placées notamment dans les voitures des fonctionnaires suspectés. Chaque opération des trois groupes de la BAC Nord mis en cause, était devenue prétexte, soit à l'attribution de produits en vue d'une éventuelle rémunération d'informateurs officieux, soit à un enrichissement personnel, notait le procureur de l'époque.

Argent et drogue avaient été découverts lors de perquisitions aux domiciles de plusieurs d'entre eux et dans des parties communes des locaux de la BAC.
L'affaire avait fait grand bruit en 2012, et la BAC Nord fut dissoute par le ministre de l'Intérieur de l'époque Manuel Valls.

En poste, ou révoqués

Si la justice poursuit aujourd'hui les fonctionnaires pour des faits de vols en réunion, elle ne retient plus en revanche la qualification de bande organisée. Les poursuites pour "violences volontaires" ont également été abandonnées par le juge d'instruction.

Huit ans plus tard, certains des policiers sont encore en poste, d'autres ont été révoqués. "J’attendais avec impatience ce débat contradictoire devant une juridiction indépendante, précise Me Alain Lhote, dont le client a été révoqué. Jusque-là, il a fallu faire face à des amalgames et des accusations qui n’ont même pas tenu la route. A l’époque on parlait d’association de malfaiteurs, qui est une incrimination tout de même."
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