La catastrophe de la rue d'Aubagne date de six mois. Un rapport d'expertise permet aujourd'hui de lever quelques zones d’ombre. Nos confrères de Marsactu ont pu consulter ce dossier. Les manquements des propriétaires et des services de prévention y sont clairement démontrés.
"La catastrophe était prévisible" selon ce rapport d'expertise commandé par le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux. En 177 pages, l'architecte et expert Bernard Bart dresse un constat inquiétant de l'état des trois immeubles au moment de l'effondrement. Les journalistes de Marsactu ont pu consulter ce rapport."Ce que dit le rapport Bart, c'est que le 65 est à l'origine des désordres qui arrivent aux deux autres", explique Benoît Gilles, journaliste à Marsactu, "On le sait clairement, c'est démontré là. On voit très bien que les deux murs du 65 sont gorgés d'eau et vont finir par céder et entraîner les deux autres."
Un état connu depuis une dizaine d'années
Le rapport dit encore une fois que l'état de dégradation des immeubles était connu depuis une dizaine d'années par les services de la mairie, des habitants du 65 et les différents propriétaires engagés dans un embroglio judiciaire autour de projets de rénovation jamais réalisés."Il y a un faisceau de responsabilités, trois grands groupes qui seraient responsables", relate Benoit Gilles, de Marsactu. "Les copropriétaires du 65, le syndic qui assurait la gestion, le propriétaire du 63, pour avoir laissé en eau une partie de son immeuble, et le service de prévention municipale qui aurait dû veiller à ce que ces immeubles connus ne connaissent pas ce destin."
L'adjointe au maire Arlette Fructus n'a pas souhaité commenter une instruction en cours. Pour Mourad Majoubi, avocat d'une des deux parties civiles, cette enquête doit permettre d'éviter de nouveaux drames et initier un combat contre l'insalubrité à Marseille.