Ils sont près de 200 anciens salariés de SFR, dont une soixantaine à Marseille, à contester leur intégration dans le Plan de départs volontaires lancé en 2017. Leur avocat parle d'un "plan social illicite déguisé" de la part de SFR.
C'est une procédure à l'échelle nationale qui vient d'être lancée à l'encontre de l'opérateur par des salariés de SFR, intégrés dans le Plan de départs volontaires (PDV) de 2017.Cette année-là, le groupe Altice France, dont dépend SFR, a supprimé quelques 5000 postes en s'appuyant sur un Plan de départs volontaires, contesté aujourd'hui devant les prud'hommes par 193 anciens salariés, dont une soixantaine issus de la région marseillaise.
Ils entendent "contester le bienfondé" de leur intégration dans le plan de départs volontaires, indiquent Me Romain Geoffroy et Me Sarah Diamant-Berger.
Les deux avocats pointent une réorganisation de l'opérateur télécoms qui "n'est ni plus ni moins qu'un plan social illicite déguisé".
Des raisons économiques "contestables"
Selon Me Geoffroy, qui a déjà défendu avec succès des centaines d'ex-salariés de centres d'appel de SFR partis dans un précédent PDV, l'opérateur télécoms a de nouveau utilisé un plan de départs volontaires, "au lieu de mettre en oeuvre un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE)", pour "éviter de satisfaire à son obligation de maintien dans l'emploi" des salariés.Les raisons économiques avancées pour la restructuration sont "particulièrement contestables", estiment les deux avocats, et "fondées principalement sur la nécessité de remonter la trésorerie et dégager des capacités financières (...) pour le développement du groupe", soulignent-ils.
a fait valoir de son côté la direction de l'opérateur, interrogée par l'AFP.Il était nécessaire pour SFR de se réorganiser pour rester compétitif, comme nos concurrents l'avaient fait
Le PDV, "fruit d'un accord majoritaire avec les organisations syndicales majoritaires quant aux mesures d'accompagnement", a été homologué par l'administration du travail, a rappelé la même source, soulignant qu'il était "uniquement basé sur du volontariat".
Cela n'est pas l'avis de Me Geoffroy qui explique que
L'un des plaignants de Marseille, un ex-salarié qui avait 25 ans d'ancienneté, a expliqué "qu'on a fermé (son) service et après on (lui)a proposé d'intégrer un PDV".l'opérateur télécoms a "d'abord" supprimé des postes et "embarqué ensuite" les salariés dans un système de "soi-disants départs volontaires.
66 dossiers à Marseille
De premières audiences de conciliation sont prévues en septembre, notamment à Marseille où 66 dossiers doivent être examinés. Les conseils de prud'hommes de Nantes, Meaux (Seine-et-Marne), Bobigny (Seine-saint-Denis), Aix-en-Provence, Longjumeau (Essonne) ou Rennes notamment ont été saisis.Avant de lancer les procédures, Me Geoffroy était allé à la rencontre d'anciens salariés, organisant des réunions publiques à Nantes, Massy, Marseille ou Lyon.
L'entreprise, "aujourd'hui au travail, organisée", "ne commente pas les tentatives d'aventures judiciaro-médiatiques", a ajouté la direction de l'opérateur.