Marseille: le post-graffiti new-yorkais s'expose au château de Forbin, nouveau lieu d'art contemporain

Le château de Forbin, tout nouveau lieu d'art contemporain dédié au post-graffiti et à la scène de l'East Village des années 80, a ouvert ses portes à Marseille. Des expositions inédites dévoilent des œuvres d'artistes new-yorkais. Le tout dans un superbe domaine aux portes Calanques.

Prenez trois passionnés : Stéphane Miquel, Caroline Pozzo di Borgo et Mr. Haegel, rassemblez-les dans un lieu unique et historique de Marseille : le château de Forbin adossé aux collines de Saint-Marcel (11ème) et vous obtenez la nouvelle galerie de post-graffiti de la ville.

Propriétaires de collections privées d'oeuvres uniques des années 80, les trois collectionneurs ont décidé de les proposer au public en ouvrant ce lieu d'exposition.

"130 pièces sont exposées ici au Château de Forbin pour comprendre l'évolution  de cet art et les différents artistes aux moyens d'expressions différents", indique Caroline Pozzo di Borgo, commissaire de l'exposition.

Des oeuvres de Dondi White, A-One, Rammellzee, Futura 2000, Phase2, Lady Pink, Lee Quinones, Fab5 Freddy, Daze, Crash, Richard Hambleton, Martin Wong, Don Leicht, Martha Cooper ou encore Henry Chalfant.

Le but du projet est de raconter une partie du "street art", ce que les experts en courants artistiques nomment le "post-graffiti old school".

Artistes incompris dans la rue, parfois considérés comme des pollueurs visuels des murs des quartiers mal famés de New-York,  les graffeurs n'ont pas toujours eu la cote niveau artistique.
Mais ici il sont à l'honneur, avec une période et un lieu de prédilection. "L'art des pionniers du graffiti des années 80-90 dans un quartier : la scène de l'East Village", précise Caroline Pozzo di Borgo.

Le mouvement "post-Graffiti" est né quand le street-art s'est infiltré intramuros.

"Le graff' New-Yorkais a commencé dans les années 70, en étant important. Très tôt transmis par des artistes issus de la rue, des graffitis sont entrés en atelier, gallerie et dans les musées, dès la fin des années 70-80", détaille Caroline Pozzo di Borgo.

Dessiner sur les murs, c'est ce que les hommes ont fait en premier. Mais la peinture et le dessin ont pris leurs lettres de noblesse au fil de l'Histoire et se sont enfermés sur des toiles, plus ou moins grandes et sont devenus des objets décoratifs de valeur.
L'art Urbain, lui au contraire, vient de la rue. Il est un symbole de révolte, d'expession libre. On écrit sur les murs ce que l'on ne peut plus crier.

"Ce courant est connu, à l'international, mais c'est vrai qu'en France, on ne fait pas encore la relation entre ce mouvement et les toiles qui y sont rattachées", raconte Caroline Pozzo di Borgo.

Des briques du Bronx aux pierres provençales

Le château de Forbin, haut de ses cinq siècles, abrite une des histoires les plus anciennes et les plus connues de Provence.

"Une des histoires de ce château qui me passionne, c'est celle durant le second empire, avec Roseline de Villeneuve de Bargemon, marquise de Forbin d'Oppède. Elle a été une des premières historiennes françaises", se souvient Caroline Pozzo di Borgo.
"Elle écrivait ses livres dans la bibliothèque, mais malheureusement par rapport à son statut d'aristocrate, elle n'avait pas le droit de le faire, donc elle a pris un pseudo, et elle est allée éditer à Londres. Quelque part, c'était une rebelle et exposer des rebelles avec une rebelle c'est plutôt chouette", s'amuse Caroline Pozzo di Borgo.

La famille de Forbin, d'illustres aristocrates provençaux, ont joué un rôle dans l'histoire de France. 

C'est d'abord un relais de chasse, puis le lieu évolue au fil des siècles pour obtenir sa structure actuelle, réalisée au 19ème siècle.

"Nous avons trouvé intéressant de jouer sur le contraste, entre le lieu, son histoire et avec l'intérieur du château et les oeuvres que nous présentons dedans", explique Caroline Pozzo di Borgo.

Résidence artistique

A partir du mois de septembre, des artistes vont venir en résidence, entre 15 jours et un mois. "Tout dépend des artistes, ils vont produire sur place. A la suite de cette production, les oeuvres seront montrées dans une pièce de la galerie en rez-de-jardin", précise Caroline Pozzo di Borgo.

Ce seront des artistes issus du mouvement et de la scène. "On va commencer par des artistes issus du "post-graffitis", de la scène de l'East Village, en sachant que le but à terme est d'ouvrir à des artistes de la scène internationale", détaille Caroline Pozzo di Borgo.

Seule contrainte, que leurs créations puissent correspondre avec la collection permanente.

Visites sur commande

Les inscriptions se feront par téléphone jusqu'en septembre. Ensuite, il sera possible de réserver via internet. 

Les visites ne pourront se faire que par petits groupes, "afin que les visiteurs puissent partager un moment privilégié et intime avec les oeuvres ", conclut Caroline Pozzo di Borgo.
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