Trois "gilets jaunes" ont écopé mercredi de dix mois de prison avec sursis et d'amendes allant jusqu'à 300 euros pour avoir incendié la veille un radar à Marseille.
Une "peine d'avertissement". La présidente du tribunal correctionnel de Marseille, Céline Ballerini, a bien souligné sa clémence mardi au sujet de ces trois Marseillais âgés de 28 à 58 ans, qui ont reconnu et regretté les faits.
Mardi, après une soirée chez l'un d'eux, les trois hommes ont tenté de brûler avec des bouteilles d'essence et un briquet, le transformateur électrique d'un radar du quartier de Saint-Loup, dans l'est de la cité phocéenne.
Les prévenus, qui se sont rencontrés il y a plusieurs mois lors des manifestations de gilets jaunes ont nié toute préméditation et assuré qu'il s'agissait d'un acte isolé. "On parlait des choses de la vie et comme ça, sur un coup de tête, on est partis", a expliqué le prévenu de 48 ans.Les radars, c'est du racket, ça fait rentrer pas mal d'argent.
"Les radars, c'est du racket, ça fait rentrer pas mal d'argent", a expliqué le plus âgé d'entre eux. "Après coup, on s'est peut-être emballés trop vite", a-t-il reconnu.
L'un d'eux vit de l'allocation handicapé depuis un AVC, le deuxième est chauffeur de poids lourd au chômage, et le troisième, homme à tout faire dans un club sportif huppé de Marseille pour 1.200 euros par mois.
"Même si on sait que ces faits ont été commis dans (le cadre d'un) mouvement de gilets jaunes dont ils se revendiquent, on ne juge que le délit" de destruction par le feu, a souligné dans ses réquisitions la procureure qui réclamait outre la prison avec sursis, une amende supérieure, de 1.000 euros chacun.Ce n'est pas un procès politique.
"Ce n'est pas un procès politique", a-t-elle assuré.
Selon le gouvernement, près de 1.000 radars fixes ont été détruits depuis le début du mouvement des gilets jaunes et 75% du parc a été endommagé.