Après trois jours d’audience, les juges de la chambre économique du tribunal correctionnel de Marseille ont rendu leur décision. Les trois hommes soupçonnés sont reconnus coupables, notamment, de blanchiment en bande organisée.
Dernier jour du procès à Marseille, de cette affaire de 83 millions d’euros en espèces, blanchis. Des fonds « bancarisés », dans des banques slovaques, qui se sont ensuite «volatilisés » dans les méandres complexes des banques chinoises ou de Hong-Kong.
Cinq ans de prison contre Hasen El Abed. Ce Syrien, résidant en Hongrie, est condamné pour avoir été au centre du système de blanchiment de plus de 83 millions d’euros. Il a été arrêté en septembre 2015, par les douaniers, au col du Perthus, à la frontière franco-espagnole, au volant de sa voiture. Les fonctionnaires, ont découvert plus de 1,9 millions d’euros en espèces cachées dans le coffre. L’homme de 52 ans a affirmé que ces espèces étaient destinées à un investissement en Espagne pour sa société allemande.
Par la suite il a expliqué que tout cet argent était collecté auprès de commerçants chinois du marché de quatre tigres de Budapest pour être déposé sur le compte de de 14 sociétés ouverts dans des banques slovaques. Ces sommes étaient, ensuite, dirigées vers la Chine ou à Hong Kong. L’enquête n’a pas permis de connaître l’origine, ni la destination finale des fonds.
18 mois de prison contre Karoly Abdul-Karim Borbely, il dit connaître Hasen El Abed depuis vingt ans. Converti à l’islam, ce médecin qui a suivi ses études en Russie a vécu pendant quinze ans en Syrie. Dans cette affaire, il a été tour à tour chauffeur pour un salaire de 1000 euros par mois, et a réalisé des repérages commerciaux en Espagne, pour son ami qui souhaitaient réaliser des projets dans le domaine du tourisme. Un an de prison pour Zoltan Gyorgy Rötzer qui était à la fois chauffeur et gérant de paille du des sociétés fictives.
Plus tôt dans la matinée, dans son réquisitoire, le procureur, Ludovic Leclerc a décrit « un système opaque de blanchiment qui a pour origine de dissimuler l’origine des fonds et leur destination… » et regretté que l’enquête "n’avait pas permis de savoir d’où provenaient ces sommes considérables collectées en Europe et placées dans des banques slovaques pour être aussitôt transférées en Asie..." Et de rajouter : "on a devant nous un système bien structuré, opaque avec des mouvements de fonds, sans motif économique, mais dédiés à la dissimulation, c’est une nébuleuse !"
Contre Hasen El Abed, celui qu’il présente comme étant au centre de ce système de blanchiment, "qui rayonne partout…il a véritablement un réseau important en Europe, en Asie et au proche Orient, c’est sur lui que l’on retrouve les deux millions." Le magistrat a requis sept ans de prison Contre Karoly Abdul-Karim deux ans de prison et un an contre Zoltan Rötzer.