Marseille : une "heure silencieuse" pour les personnes autistes et fragiles dans un grand centre commercial

Depuis début mai, tous les mardis, de 10h à 11h, le centre commercial des Terrasses du Port à Marseille devient plus "inclusif". L'intensité lumineuse est réduite d'un tiers dans les allées et le son est coupé dans les enceintes qui habituellement diffusent de la musique.

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Le but : s'adapter aux personnes souffrant d'un trouble du spectre de l'autisme ou aux personnes sensibles.

"Les espaces comme les centres commerciaux qui accueillent beaucoup de monde et qui sollicitent énormément tous les sens sont très compliqués pour les personnes autistes ou sensibles", explique Marie Canton, directrice des Terrasses du port.

"De la même manière qu'on a des ascenseurs pour que les poussettes, les femmes enceintes pour quelqu'un en fauteuil, il nous semble normal et logique d'aider les personnes les plus sensibles."

Dans les boutiques du centre commercial, les gérants peuvent décider de suivre ou non la consigne. "Certaines enseignes arrêtent de diffuser de la musique pendant une heure. Pour arrêter la lumière, c'est plus compliqué pour des raisons de sécurité", précise Marie Canton.

De plus en plus d'heures silencieuses

Les "heures silencieuses" sont de plus en plus répandues dans les grandes enseignes. L'initiative suivie par les Terrasses du port a été lancée par le Conseil national des centres commerciaux. Des groupes de la grande distribution ont lancé des aménagements semblables.

"Chez les personnes autistes qui ont un profil sensoriel particulier, on retrouve une hypersensibilité au bruit et aux lumières artificielles", détaille Stéphanie Locatelli, psychiatre au Centre de ressource autisme (CRA PACA).

Pour elle, les heures silencieuses sont "un bon commencement". 

"Parce que ces personnes témoignent qu'au niveau sensoriel, tout est décuplé, tout est agressif. Elles en viennent à trouver des stratégies pour ne plus aller faire les courses. Il leur faut une consigne à la fois", explique Stéphanie Locatelli.

"Les centres commerciaux envoient trop d'informations sensorielles et intellectuelles en même temps. Par exemple, l'information 'musique' peut les empêcher de faire les courses parce qu'elle prend le dessus sur l'information 'liste de courses'."

Une loi votée, pas encore appliquée

Résultat : certains patients de Stéphanie Locatelli retournent dans les supermarchés qui ont instauré des heures silencieuses : "cela leur permet d'accéder à ces lieux dans de bonnes conditions. Au-delà du fait de faire ses courses, l'enjeu c'est de se reconnecter physiquement au monde alors que beaucoup font leurs achats sur internet."

Une proposition de loi adoptée à l'Assemblée nationale vise à généraliser cette initiative toutes les semaines dans les ensembles commerciaux, ainsi que des commerces de détail d’une surface de vente de plus de 1.000 m².  

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