Une jeune fille de 14 ans, originaire d'Ardèche, a réussi à alerter la police alors qu'elle avait été séquestrée par deux hommes, dans un lieu qu'elle ne connaissait pas. C'est grâce aux réseau social Snapchat que les policiers sont parvenus à la localiser, dans un appartement du 15e arrondissement de Marseille.
Il est 5 heures du matin vendredi quand la victime, une jeune fille de 14 ans prévient sa mère en panique : elle se trouve à Marseille, elle ignore où. Elle a été violée, séquestrée, frappée et peut-être droguée. Elle a profité du sommeil de ses ravisseurs pour alerter ses parents. Elle ne connaît pas Marseille, ignore où elle se trouve. Elle vient d'Ardèche, précise une source policière, tout comme ses parents. Elle est en fugue, en rupture familiale.
La police est alertée et entre en contact avec la jeune fille. Impossible de la localiser. Une jeune policière adjointe a une idée : elle lui demande si elle est sur Snapchat, ce réseau social si prisé des adolescents.
C'est grâce à la localisation donnée par l'application que les policiers parviennent à identifier l'immeuble. La jeune fille se trouve dans le 15e arrondissement de Marseille, à la Cabucelle, entre le Boulevard Marie-Joseph et la rue Alexandre Meradou.
Comment trouver l'appartement ? La jeune fille n'ose pas bouger de peur de réveiller ses agresseurs. Et elle a mal partout. La policière lui propose d'allumer la lumière pour faire connaître l'étage où se trouve son appartement mais la jeune fille est terrifiée. Tout se fera donc par message. Les policiers parcourent tous les étages. La victime enverra un message avec simplement écrit "oui" lorsqu'ils se trouvent sur son pallier.
Un sauvetage par message
Puis, une fois l'étage identifié, les forces de l'ordre frappent à toutes les portes. Quand c'est la bonne, la jeune fille envoie un message avec écrit "oui" à la policière avec qui elle correspond. Les policiers parviennent finalement à trouver l'appartement. A l'intérieur, outre la victime, se trouvent deux hommes, âgés de 27 et 64 ans. Ce dernier tente d'effacer des éléments de son téléphone avant d'être arrêté, mais la police l'en empêche. Les équipes de la Bac procèdent aux interpellations. Ce dimanche, les deux hommes vont être déférés devant un juge à l'issue de leur garde à vue. Ils sont connus des services de police pour des faits différents (vol, recel..)
Ouverture d'une information judiciaire
"Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Marseille des chefs de séquestration et viol sur mineure de 15 ans – Des réquisitions aux fins de placement en détention provisoire ont été transmises", a précisé la procureure de Marseille dans un communiqué le 16 janvier.
Les enquêteurs tentent de comprendre pourquoi ils se trouvaient tous deux dans cet appartement, alors que leurs profils sont très différents. Ils cherchent aussi à savoir pourquoi la victime se trouvait avec eux ce jour-là. Les deux mis en cause nient les accusations de viol, qui semblent pourtant confirmées par les examens médicaux.
La jeune fille a été hospitalisée. "Si la policière adjointe n'avait pas eu l'idée de la localiser grâce à Snapchat, on n'aurait peut-être pas pu la retrouver. Qui sait ce qui aurait pu lui arriver ?", conclut Rudy Manna, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police dans les Bouches-du-Rhône.