Des militants choisissent symboliquement le 18 décembre 2018, journée internationale des migrants, pour occuper un bâtiment du diocèse de Marseille. Une quarantaine de migrants s'y installe ensuite. Ils sont 220 aujourd'hui. Des mineurs, des familles et de nombreux bébés.
5 bébés sont nés depuis le jour d'ouverture du squat, le 18 décembre 2018. 50 enfants trottinent dans cette grande et belle bâtisse appartenant au diocèse de Marseille. Quelques semaines auparavant, ils dormaient à la gare ou dans les rues de Marseille.
Ange, Adama et leur fille Danielle, un an et demi, acceptent de nous raconter leur expérience en France. Pendant leur périple entre la Côte d'Ivoire et la France, ils disent avoir dormi "partout, même dans le désert". Ils ont été prisonniers en Libye pendant 6 mois. Mais jamais Adama (le père de famille) n'aurait pensé se retrouver à la rue, la nuit, en France : " C'est pas facile de se retrouver dehors. C'est même pas facile du tout. C'est la misère, je ne m'attendais pas à ça (...) Je ne me sens toujours pas libre. j'ai toujours l'impression que je suis en prison."
Un squat très organisé
Le collectif "59 Saint-Just" a choisi d'occuper ce bâtiment du 13ème arrondissement de Marseille. Le lieu, autrefois maison de retraite pour religieux, puis local de l'association Arche, destinée aux autistes, était vide depuis quelques mois. Les familles sont logées dans de grandes pièces avec salle de bain. Les adolescents (Mineurs Non Accompagnés), partagent des dortoirs.Les militants ont retapé les lieux, et réparé les problèmes de plomberie. Emmaüs est venu tout meubler. Des donateurs ont porté vêtements, produits d'hygiène et nourriture. Tout s'est organisé rapidement. Des bénévoles de Médecins du Monde donnent des consultations. Des cours de français sont proposés. Chaque nuit, plusieurs solidaires restent dormir pour assurer une présence permanente. Aujourd'hui, ils sont épuisés par le travail fourni.