Des internes en psychiatrie sont en grève ce lundi à Marseille pour demander la présence d'un médecin "senior" au sein de la nouvelle unité hospitalière sécurisée qui va prendre en charge des détenus atteints de troubles psychiatriques. Un préavis de grève illimité a été déposé.
Ils sont plus d'une soixantaine d'internes en psychiatrie à faire grève ce lundi à Marseille. Ils demandent la présence d'un médecin "senior" au sein de la nouvelle Unité hospitalière spécialement aménagée" (UHSA), structure sécurisée de prise en charge des détenus atteints de troubles psychiatriques.
Un interne sur deux en grève
Selon le Syndicat autonome des internes des hôpitaux de Marseille (SAIHM), 52% des internes en psychiatrie soit 63 étudiants n'ont pas pris leur service lundi. Un préavis de grève illimité a été déposé.
"Les instances de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM) veulent obliger les internes, encore étudiants, à assurer sans la présence d'un médecin sénior la permanence des soins" au sein de la structure destinée à accueillir à terme une soixantaine de patients, écrit dans un communiqué le syndicat.
"On nous propose en cas de problème un recours avec un médecin sénior, mais téléphonique", insiste Justin Breysse, président du SAIHM, soulignant que l'unité installée au sein de l'hôpital psychiatrique Edouard Toulouse, "n'est pas reliée" au reste de l'établissement. "Une décision périlleuse pour les étudiants en médecine et dangereuse pour les patients", selon le syndicat qui a adressé un recours collectif au tribunal administratif en référé pour demander son annulation.
Ouverture reportée à cause de la grève des prisons
L'AP-HM précise de son côté qu'elle "a proposé la création d'une garde d'interne encadrée par une astreinte de sénior, solution conforme à la règlementation en vigueur concernant l'encadrement des internes". "Ce type d'organisation est d'ailleurs en place dans d'autres UHSA en France", souligne-t-elle dans un communiqué.
"De nombreuses réunions de concertation avec les parties concernées, et en particulier les internes, ont eu lieu pour essayer de trouver une solution. Plusieurs options sont actuellement à l'étude, en lien avec l'Agence régionale de santé (ARS), pour trouver une organisation qui permette une prise en charge sécurisée à la fois pour les patients et pour les internes", poursuit la direction.
L'ouverture de la structure initialement prévue lundi a été reportée "d'au moins une semaine en raison de la grève des surveillants de prison", a indiqué l'AP-HM.