Parmi les nombreux dossiers dont devra s'occuper le nouveau maire de Marseille, le logement et plus particulièrement le logement insalubre reste une priorité. Le drame de la rue d'Aubagne a ouvert les yeux sur la situation à Marseille. Candidats de tous bords se sont saisis de cette thématique.
Le 5 novembre 2018 à 9 h, deux immeubles au 63 et 65 de la rue d'Aubagne s'effondrent causant la mort de huit personnes.
Très rapidement, de nombreux immeubles sont inspectés dans toute la ville. Près de 3 000 Marseillais habitant dans des logements considérés dangereux sont délogés, dont un tiers en centre-ville, dans le quartier de Noailles et les alentours.
Une "crise humanitaire"
Un an après le drame, malgré de nombreuses visites du ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, des centaines d'habitants sont toujours hébergés dans des hôtels.Le Haut Comité au logement parle de "crise humanitaire".
Le drame de la rue d'Aubagne pointe de nombreux dysfonctionnements des services dédiés au logement à Marseille.
Une information judiciaire contre X, pour « homicides involontaires » aggravés « par violation manifestement délibérée d'une obligation de prudence ou de sécurité » est ouverte trois semaines après le drame.Contrairement à ce qu’affirme Jean-Claude Gaudin, depuis le drame de la rue d’Aubagne qui a fait huit morts, la ville de Marseille avait les moyens de faire des travaux dans des logements insalubres. Mais elle ne les a pas utilisés
— franceinfo (@franceinfo) February 1, 2019
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Elle est confiée à un pôle de trois juges d'instruction. Le rapport des experts chargés d'étudier la structure et l'architecture des immeubles qui se sont effondrés est attendu le 31 mars 2020.
Municipales, le logement préoccupation majeure des candidats
"Plus un seul immeuble insalubre à Marseille à la fin de la décennie", s'engage Yvon Berland (LREM) qui promet que "les logements reconstruits ou rénovés seront proposés en priorité aux délogés."Martine Vassal (LLR) vise, elle, "une résorption massive de l'habitat indigne dans les 10-15 prochaines années".Michèle Rubirola (LUG) promet de "faire rapidement les travaux d'office sur les 400 immeubles en arrêts de péril depuis le 5 novembre 2018 et pour lequel la Ville n'a rien fait."
La tête de liste du Printemps Marseillais envisage de se substituer aux propriétaires.
Samia Ghali (LDVG) veut elle transférer "une partie (objectif 50%) du patrimoine immobilier du quartier de Noailles à des organismes HLM afin de permettre une meilleure gestion et un entretien régulier du bâti." Les candidats veulent tous étendre le permis de louer instauré dans le quartier Noailles, en octobre 2019. Pour Michèle Rubirola, il faut l'étendre à tout le centre-ville.
"L'Etat a mis l'argent sur la table et rien ne se passe. Si les propriétaires ne sont pas à même de payer les travaux, nous récupèrerons ces immeubles. Nous suivrons la loi. Seulement la loi", indique-t-elle.
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Sébastien Barles (LVEC) promet "l'extension de ce permis de louer aux quartiers touchés par les logements indécents" et souhaite "renforcer les services techniques en charge de la lutte contre l’insalubrité et le péril".
Samia Ghali envisage le permis de louer "sur l’ensemble du territoire marseillais" "pour les logements de plus de 10 ans d'ancienneté" et promet qu'un "Plan pluriannuel d’éradication du logement indigne sera lancé dès le début (de son) mandat".
Quant à Stéphane Ravier (LRN), il promet "l’application du permis de louer à d’autres zones à risque."
"Si l’expérimentation (à Noailles) est concluante, elle sera étendue à d’autres secteurs de la ville et de la Métropole, où les logements indignes sont aussi nombreux," indique Martine Vassal.
Sébastien Barles prévoit une "police de l'habitat contre les marchands de sommeil", alors que Stéphane Ravier veut "développer le Service Communal d’Hygiène et de Sécurité" dirigé par un "adjoint au maire dédié à l'habitat indigne et insalubre".Yvon Berland souhaite des "pouvoirs de police en matière d’habitat renforcés". "Les demandes de logement seront anonymisées et les procédures citoyennes et transparentes," ajoute-t-il.Bruno Gilles propose d'installer rue d'Aubagne "un immeuble intergénérationnel, avec au rez-de-chaussée, une pension de famille pour accueillir les personnes en grande précarité".
Pour répondre au manque de logements sociaux, Michèle Rubirola veut construire 5.000. Sébastien Barles vise 6.000 nouveaux logements par an "pour atteindre le seuil de 25% de logements sociaux par arrondissement" tout comme Samia Ghali qui fixe "un objectif de 25% de logements sociaux sera posé pour chacun des secteurs et pas seulement à l’échelle globale de la ville".
A l'inverse, Stéphane Ravier prône l'arrêt de la construction de nouveaux logements sociaux mais promet que "la Mairie aidera financièrement les petits propriétaires victimes de mauvais payeurs ou de squatteurs et (qui) se retrouvent dans l’incapacité de supporter les charges de leurs biens".
Samia Ghali "se donne pour objectif de progresser vers un logement accessible à tous, également réparti sur l’ensemble de la ville pour ne plus laisser des quartiers entiers de notre ville aux mains des marchands de sommeil qui prospèrent sur la misère humaine."Cette bâtisse municipale, autrefois lieu de vie religieuse, est squattée depuis plus de 2 ans par des individus de la communauté Rom.
— Stéphane Ravier (@Stephane_Ravier) March 5, 2020
Avec nous les 15&22 mars c'est clair :
1- expulsion des individus
2- reprise en main de l'ensemble du patrimoine municipal pic.twitter.com/DuEjVWhkpx
Alors que 33.000 logements sont vacants dans la ville selon l'Insee, Michèle Rubirola propose d'utiliser "le patrimoine municipal, en aidant les propriétaires qui n'ont pas d'argent à rénover leur logement, et à long terme, en créant de la mixité sociale, par les logements sociaux, dans nos quartiers".