Municipales 2020 : les écoles, un enjeu majeur de la campagne à Marseille

Parmi les nombreux dossiers dont devra s'occuper le nouveau maire de Marseille, l'état des écoles reste une priorité. Le projet pour rénover une quarantaine d'écoles primaires dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP) voté il y a deux ans a été définitivement annulé par la justice.

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Températures excessivement élevées l'été et anormalement basses l'hiver, fenêtres et portes qui ne ferment pas ou encore des faux plafonds qui s'effondrent. L'état de certaines écoles est des plus délabré. 

Le projet pour rénover une quarantaine d'écoles primaires dans le cadre d'un partenariat public-privé voté il y a deux ans a été définitivement annulé par la justice.

"On met nos enfants dans des containers depuis 17 ans!", peste Sandrine Desmaris, une mère d'élèves, énumérant "les cours par 40°C en été, 15°C en hiver", "les toilettes à l'extérieur où on attrape froid", "les punaises de lit dans les dortoirs"... Une situation régulièrement dénoncée par des collectifs de parents. 

32 écoles sur 470 ont été particulièrement pointées du doigt par la chambre régionale des comptes (CRC) dans les 3e, 13e, 14e et 15e arrondissements. La plupart appartiennent au réseau d'éducation prioritaire, "mais dont l'état de mauvais entretien n'a pourtant pas conduit la ville à conférer à leur réhabilitation un caractère prioritaire".

Un collectif des écoles de Marseille a interpellé les candidats aux municipales et affiché son ambition d'"exercer des pressions" sur eux pour une amélioration de la situation. Ils dénonçent une "mise à sac de l'école publique".

184 témoignages, 118 écoles, un an d'enquête

Menée de novembre 2018 à novembre 2019 via un questionnaire en ligne avec des questions ouvertes, cette enquête a rassemblé 184 témoignages concernant 118 écoles, soit un quart des plus de 470 que compte la ville. Le tout a été publié sur le site internet du collectif. 

Pour le collectif, le problème principal réside dans "l'insuffisance de personnel municipal, et donc dans le taux d'encadrement" qui aboutirait à "la mise en danger d'enfants".

A quelques semaines des élections, les candidats sont plutôt unanimes sur le bilan de Jean-Claude Gaudin dans ce domaine. Lui y voit du "Marseille bashing". "L'état de nos écoles a fait l'objet des qualificatifs les plus extrêmes mais aussi les plus injustes à mes yeux", se défend le maire sortant

Municipales, les écoles au coeur des programmes 

Bruno Gilles a été le premier a présenter son plan pour les écoles marseillaises et livrer une bataille de communicaiton sur les réseaux sociaux.

Le candidat promet entre autres de délocaliser, sur les huit mairies de secteur, des régies des travaux d’urgence. 

La candidate LR Martine Vassal milite pour le lancement d'un nouvel audit "sans concession", alors que la municipalité vient de recevoir les résultats d'une étude similaire, dont elle n'a pas publié les résultats complets mais une synthèse.

La candidate insiste aussi sur la pollution de l'air dans les écoles, voulant engager "une vraie #RévolutionVert".  Les autres candidats à la succession de Jean-Claude Gaudin ne sont pas en reste, leurs critiques sont dures et les propositions affluent.
           
Ex-PS, Samia Ghali décrit "les rats, les trous des balles de Kalachnikov dans les murs et les seaux pour récupérer la pluie" et promet, entre autres, un "audit indépendant". Le sénateur RN Stéphane Ravier, lui, estime à 600 millions d'euros la somme nécessaire "rien que pour raser la trentaine d'écoles de type Pailleron" de la ville, appelant à faire appel au soutien de la métropole, de l'Etat et du département, et à "transférer l'entretien des écoles aux mairies de secteur".

"Il faut faire de notre retard une force", positive de son côté Cathy Racon-Bouzon, députée LREM et candidate sur les listes d'Yvon Berland, et "construire l'école de demain avec des innovations thermiques, des classes modulables".

Du côté du Printemps marseillais, qui rassemble la plupart des partis de gauche et qui est mené par Michèle Rubirola, le programme promet entre autres un plan de rénovation des écoles d'un milliard d'euros et la végétalisation des cours. Chez les écologistes, on s'inquiète de la pollution des sols, mais aussi d'un "problème majeur d'encadrement" dû au "manque de personnel", pointe Annie Levy-Mozziconacci,
deuxième sur la liste de Sébastien Barles (EELV).

Mais côté parents d'élèves, on déplore surtout "l'absence de dialogue entre enseignants, mairie et parents d'élèves".

Aucun candidat ne propose "des pratiques collaboratives comme à Lyon ou Nantes", regrette Séverine Gil, présidente du Mouvement des parents d'élèves (MPE) dans les Bouches-du-Rhône.
 
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