Municipales 2020 : à Marseille, les candidats craignent des fraudes le jour du scrutin

Dans la dernière ligne droite d'une campagne tendue pour la succession de Jean-Claude Gaudin (LR) à Marseille, des candidats de tout bord (Printemps marseillais, EELV, RN, LREM…) ont dénoncé les risques de fraude autour du scrutin dimanche, certains en appelant au préfet.

Reçus jeudi en préfecture, plusieurs candidats du Printemps marseillais -la liste réunissant des partis de gauche et menée par Michèle Rubirola- ont demandé la présence de policiers nationaux "de l'ouverture à la fermeture" dans des bureaux où ils redoutent des fraudes : pressions sur les électeurs à l'entrée, échange d'enveloppes au dépouillement...

Sans quoi "l'Etat prendrait la responsabilité de la fraude électorale", a déclaré l'une des têtes de liste du Printemps marseillais, le socialiste Benoît Payan.

"Certains candidats sont tentés d'entacher et d'entraver le processus électoral (et) les services de la préfecture sont parfaitement au courant", a-t-il assuré.

Reçus en préfecture

Il rappelle que les résultats de certains bureaux avaient été annulés par le passé à Marseille en raison de soupçons de fraude ou parce que des urnes avaient été ouvertes indûment pendant le vote.

Sans pointer de candidat nommément, le Printemps marseillais affirme que "le système" qui gouverne Marseille sent le pouvoir "lui échapper": "Ils sont en train d'essayer d'organiser la débandade dans les bureaux de vote", après une campagne marquée par des diffusion de tracts anonymes, des violences dénoncées à l'encontre de militants et candidats, et l'absence de débat télévisé, a affirmé M. Payan.

Martine Vassal, présidente LR du département et de la métropole et candidate soutenue par M. Gaudin, a indiqué à l'AFP avoir elle-même signalé au préfet des risques de fraude et demandé qu'il "mette à disposition des policiers nationaux dans les bureaux (...) vu la violence des propos tenus par certains".

"Le système veut perdurer"

La liste soutenue par Europe Ecologie Les Verts s'inquiète aussi, tandis que les équipes d'En Marche ont alerté le préfet via le député et candidat dans les quartiers du nord de la ville Saïd Ahamada: "Le système veut perdurer, on s'attend à des tentatives de fraude... Ça va être folklorique!", déclare-t-il à l'AFP, redoutant "des bulletins marqués au dos pour être annulés" ou des votes à la place d'électeurs qui ne se déplaceront pas.
"Je suis convaincu qu'une véritable organisation de la fraude, une tradition marseillaise dont on se passerait bien, est en train de s'opérer", renchérit le candidat RN Stéphane Ravier, qui a mis "les bouchées doubles" pour former des assesseurs à déjouer les fraudes, comme le font aussi la gauche et LREM.

De son côté, la candidate DVG Samia Ghali s'est plainte de "graves irrégularités" sur la distribution de sa profession de foi.

Interrogé mercredi sur la question, le Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a assuré que les président des bureaux de vote veilleraient au bon déroulement du scrutin. Sur la profession de foi de Samia Ghali, il a point un possible "problème humain" au moment de la constitution des enveloppes et répondu : "fréquemment, il y a des incidents de ce genre, mais qui ont une portée limitée."

 
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