A quatre jours du second tour des élections municipales à Marseille, les médias régionaux (presse numérique, presse écrite, radio et télé) ont décidé d'adresser une lettre ouverte aux candidats à la mairie, s'interrogeant sur leur refus de participer au traditionnel débat d'entre-deux tours.
"A quelques heures d'un second tour décisif pour l'avenir de la seconde ville de France, les citoyennes et citoyens marseillais sont privés d'un débat entre les principaux candidats toujours en lice".
"Chacun dans son camp avance des arguments pour justifier ce refus."
Chacun, dans son camp, trouve une légitimité politique au silence. Nous ne pouvons l'accepter.
"Nous, rédacteurs en chef des principaux médias de Marseille, ne souhaitons pas commenter la pertinence de ces arguments. Chacun, dans son camp, trouve une légitimité politique au silence. Nous ne pouvons l'accepter".
"Les Marseillaises et les Marseillais ont besoin de voir se confronter les principaux candidats, d'entendre leurs propositions, de pouvoir juger de leur points de divergence ou de convergence".
"La crise sanitaire a déjà eu un impact retentissant sur la participation au premier tour, ajoutent-ils. La persistance du risque sanitaire va continuer de peser sur la participation au second tour."
L'absence de débat entre les principaux candidats ajoute à ce déficit démocratique.
"Les citoyens de Paris et de Lyon ont eu droit à des débats entre les différents candidats. La seconde ville de France ferait donc exception. Ce mercredi, France 3 Provence-Alpes prépare son plateau pour ce débat. Vous, responsables politiques, pouvez donc encore le rejoindre pour confronter vos projets".
"Par ailleurs, si ce délai vous paraît trop court pour revenir sur vos positions, nous sommes prêts à France Bleu Provence, "La Marseillaise", Marsactu et "La Provence" à mettre nos moyens en commun pour rendre ce débat possible d'ici la fin de la campagne officielle, ce vendredi".
Un débat refusé au premier tour
Après plusieurs retournements de situation, et avant un second tour très incertain dans ce bastion Les Républicains où Jean-Claude Gaudin raccroche les gants après 25 ans au pouvoir, la candidate LR Martine Vassal (22,3% au premier tour) se dit désormais prête à l'exercice.
La présidente de la métropole et du département des Bouches-du-Rhône renvoie la balle à sa rivale de l'union de la gauche et des écologistes, Michèle Rubirola (23,4%). Sollicitée, cette dernière a confirmé son refus de débattre avec "la candidate des +fake news+".
Mi-juin, cette médecin et élue départementale, avait refusé un tel débat, dénonçant les "obscénités" et les "faux messages" de la campagne de Martine Vassal, qui la dépeint en cheval de Troie de "l'ultra-gauche", et qui avait pour sa part refusé le débat avant le premier tour.
Arrivé troisième (19,5%) au premier tour, le sénateur RN Stéphane Ravier explique qu'il sera quoi qu'il en soit sur France 3 mercredi à 18h, même si ses deux adversaires ont "fui le débat démocratique (...) par peur et lâcheté".
Passé un entretien avec le candidat RN, c'est donc un club de la presse qui s'est tenu mercredi soir sur les enjeux de l'élection municipale à Marseille. A (re)voir ici.
Les signataires
- Benoît Gilles, rédacteur en chef de Marsactu.fr;
- Anne-Sophie Maxime, rédactrice en chef de France 3 Provence-Alpes;
- Léo Purguette, rédacteur en chef de La Marseillaise;
- Philippe Renaud, rédacteur en chef de France Bleu Provence;
- Guilhem Ricavy, rédacteur en chef de La Provence;
- Nicolas Galup, rédacteur en chef Provence Azur TV;
- Julia Zecconi, directrice de la publication Made in Marseille;
- Elsa Charbit, présidente du club de la presse Marseille Provence et rédactrice en chef de Radio JM.