Le journal régional La Marseillaise a été placé en liquidation judiciaire le 13 juillet dernier. Une offre unique a été faîte au tribunal de commerce le 22 septembre, celle du groupe Maritima Médias. Le tribunal de Marseille a validé cette offre de reprise ce mercredi.
L'offre de reprise du quotidien La Marseillaise par le groupe de presse Maritima Medias, détenu par la mairie communiste de Martigues dans les Bouches-du-Rhône, a été validée mercredi par le tribunal de commerce de Marseille, ont annoncé les deux entreprises dans un communiqué.
La Une de La Marseillaise du jeudi 8 octobre 2020 à retrouver en kiosques. #MaMarseillaiseVivra pic.twitter.com/dtwuILCPet
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"Le tribunal a perçu la pertinence, la solidité et le sérieux du projet présenté", se félicitent conjointement le directeur de Maritima Medias, Thierry Debard, et le rédacteur en chef de La Marseillaise, Léo Purguette, en précisant que "cette excellente nouvelle n'occulte pas le travail à mener".
Maritima médias au secours de La Marseillaise
En liquidation judiciaire depuis le 13 juillet, le journal La Marseillaise avait très peu de temps pour trouver une solution.La Provence avait exprimé son intérêt pour cette reprise. Et avait reçu un refus fort et ferme de la part des salariés. L'offre était qualifiée d'"hostile".
Vendredi 14 août, à quelques heures de la clôture du dépôt des offres au tribunal, la Provence annoncait qu'elle renonce.
Les clauses du contrat
Le tribunal de commerce valide la reprise de La Marseillaise#PQRmonamour #mamarseillaisevivra #presse #pluralismehttps://t.co/bBmDcynLJa
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La Marseillaise tenait à quatre exigences :
- Le maintien de l'emploi
- Le maintien du périmètre de distribution : Bouches-du-Rhône, Var, Héraut et Gard
- Le rythme quotidien (et non hebdomadaire ou mensuel)
- La préservation de la ligne éditoriale
Des soutiens ont récolté plus de 60.000 euros et des collectivités, qui s'associeraient avec Maritima.
La Marseillaise était tout juste en train de sortir la tête de l'eau après deux redressements judiciaires en 2014 et 2016 et une réduction drastique des effectifs, mais la pandémie et le manque de recette a eu raison de son fragile équilibre budgétaire.
Un arrêt brutal
"Du jour au lendemain, les ventes en kiosques, la publicité, les annonces légales se sont arrêtées. Nous n’avions plus la trésorerie pour faire face à nos charges", expliquait Jean-Marc Béhar, président de la SAS des Editions des Fédérés, société éditrice de La Marseillaise.La société a été placée en liquidation judiciaire le 13 juillet dernier par le tribunal de commerce de Marseille.
"Notre société, grâce au travail de tous, amorçait son redressement, elle restait fragile économiquement et la crise sanitaire nous a frappé au plus mauvais moment", reconnaît Jean-Marc Béhar.
Le journal existe depuis 1943.
Maritima Médias compte une radio, un site internet et une télévision locale. Son capital est détenu à 84% par la mairie de Martigues, dernier bastion communiste des Bouches-du-Rhône.
La Marseillaise, qui comptait encore 200 employés en 2014, n'en compte plus qu'une cinquantaine aujourd'hui.