"On est dans la démesure" : pourquoi l'arrivée de la flamme olympique à Marseille ne réjouit pas tout le monde

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Trop chers, trop sales, trop de policiers, trop peu de démocratie. Pour eux, les JO sont "trop". Ils se sont réunis en collectif, à Marseille, pour se faire entendre, à leur façon, dès le 8 mai.

Leur flamme n'est pas olympique. Portés par des valeurs démocratiques et environnementales, ils ont créé le collectif contre-JO où des militants marseillais côtoient des citoyens anti-JO. Les Jeux olympiques ne font pas rêver tout le monde, leurs détracteurs sont bien remontés, ils sont anti jeux 2024 et 2030. Certains ont prévu de se mobiliser mercredi 8 mai, jour de l'arrivée de la flamme à Marseille

"Rien dans les quartiers Nord, comme d'habitude"

"On est dans la démesure", considère Thomas, membre du collectif contre-JO, des travaux ont été réalisés au Frioul, dans la base nautique du Roucas-Blanc, 56 millions d'euros dépensés, que du béton et rien dans les quartiers Nord, comme d'habitude."

Le dispositif de sécurité est selon eux "monstrueux, titanesque, il y a beaucoup de nuisances et trop d'ambiguité, poursuit Thomas, ces jeux sont imposés à certains Français que ça n'intéresse pas, financés par de l'argent public, parrainés par Coca-Cola, un des plus gros pollueurs de plastique au monde".

Le collectif remet également en question l'emploi des bénévoles, qui travaillent, pour certains, 35 heures par semaine.

Que faire contre un événement aussi gigantesque ? Ils vont commencer par manifester. Alors que le Belem naviguera dans la baie de Marseille, le 8 mai à 14 heures, place des Réformés, les militants se déguiseront en caricature de touriste pour un moment "festif et surtout revendicatif". 

"Droits dans nos bottes"

Une association est allée plus loin. "C'était une décision un peu dure mais on est droits dans nos bottes". L'équipe d'Eric Akopian se consacre au nettoyage du littoral et des calanques de Marseille. Pendant deux ans, l'association Clean my Calanques a été partenaire des Jeux Olympiques, "ça nous a permis d'obtenir une subvention et d'être payés pour nos interventions dans les écoles alors qu'on faisait ça gratuitement". L'association devait porter la flamme, "on aurait adoré ça, c'était un honneur, c'était stylé de penser à nous".

Mais en apprenant que Coca-Cola parraine les Jeux, Eric Akopian décline la proposition. Clean my Calanques ramasse beaucoup trop de canettes et de bouteilles de Coca pour être partenaire de l'opération. Les petits porte-clés et autres gadgets en plastique créés pour l'occasion ne leur conviennent pas davantage. Pendant les épreuves à Marseille, ces écologistes seront sur le littoral et brandiront leur mégaphone pour clamer "Vive le sport ! Mais laissez ça propre !"

Un appel au boycott sportif d'Israël 

Juliette Simon, elle, réclame le boycott sportif d'Israël, en tant qu'animatrice-campagne de BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions). "Nous sommes sensibles à ce qu'il se passe à Gaza mais le sport réunit les peuples", c'est ainsi qu'elle résume la réponse donnée par le CIO, Comité International Olympique aux militants qui défendent Gaza. 

En 2024, le CIO bannit la Russie en tant qu'état mais permet aux athlètes russes de participer sous bannière neutre. L'Afrique du Sud a été exclue des JO pour "apartheid dans le sport". En 1991, les sportifs sud-africains sont revenus, après 32 ans de privation olympique.

"On appelle au boycott, on demande aux porteurs de flamme de refuser cet honneur, aux amateurs de ne pas regarder les épreuves, décrit Juliette Simon, nous allons visibiliser la cause palestinienne et manifester le long du trajet de la flamme malgré la forte présence policière."

Les anti-JO ont de longues semaines devant eux pour poser un œil critique sur l'événement."C'est beau le sport", nous dit-on. Pas forcément. 

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