Un comité de soutien à Ariane Lavrilleux s'est rassemblé ce mardi soir devant l'hôtel de Police de Marseille où la journaliste de Disclose est en garde à vue après son enquête sur l'opération militaire Sirli menée par la France en Égypte. "Une atteinte à la liberté de la presse" largement dénoncée par la profession.
Les pancartes ont été fabriquées à la hâte dans l'après-midi, tandis que la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) procédait à une perquisition au domicile marseillais de la journaliste Ariane Lavrilleux. Les collectifs Prenons la Une et Presse-papiers, dont Ariane est membre, se sont immédiatement mis en ordre de marche à l'annonce de son placement en garde à vue à L'Evêché, l'hôtel de police de Marseille.
Des rassemblements à Marseille, Paris et Rennes
"On est sur une affaire d'État", explique Pierre Isnard-Dupuy, porte-parole du collectif de journalistes indépendants Presse-Papiers. A l'origine du scandale Sirli en 2021, révélé par le site d'investigation Disclose, Ariane Lavrilleux, "fait l'objet d'une intimidation inadmissible", estime-t-il.
"Informer ne peut en aucun cas être un délit, c'est même une liberté fondamentale", poursuit Pierre Isnard-Dupuy, "et cela ne concerne pas que les journalistes, mais l'ensemble des citoyens, il en va de la santé de notre démocratie". Aux côtés du collectif Prenons la Une, il invite à un nouveau rassemblement ce soir à 18 H 30 devant l'Evêché. À la même heure à Paris, journalistes et citoyens se réuniront également en soutien Place de la République ainsi qu'à Rennes, place de la mairie.
L'arrestation de la journaliste connaît un écho international
Tous les médias nationaux relayent l'information ce mercredi, mais l'arrestation de la journaliste fait couler de l'encre à l'extérieur de nos frontières. La garde à vue d'Ariane Lavrilleux, également collaboratrice de RFI, est évoquée notamment par le quotidien britannique "The Guardian" (en anglais) qui rapporte que "la France est accusée d'une attaque inacceptable contre la liberté de la presse", ou encore la chaîne de télévision qatarienne Aljazeera (en anglais).
L'ONG Amnesty international s'indigne sur X (ex-Twitter) : "Il est très préoccupant que le travail des journalistes enquêtant sur des sujets liés au domaine opaque de la défense fasse quasi systématiquement l’objet d’une enquête de la DGSI."