Une perquisition a eu lieu au domicile d'une journaliste marseillaise, selon Disclose. Le média d'investigation, indique que cette mise en examen fait suite à une série d'enquêtes, les "Egypt papers" publiée sur son site et dénonce une "intimidation inadmissible" visant à identifier les sources.
Ce mardi matin, branle-bas de combat au sein de l'équipe de journalistes de Disclose. Dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter), le média d'investigation informe qu'une "perquisition est en cours au domicile personnel" à Marseille, d'une de ses journalistes, Ariane Lavrilleux, co-autrice de la série d'enquêtes, "Egypt papers", parue en novembre 2021.
S'appuyant sur "plusieurs centaines de documents" de classification "confidentiel-défense", Disclose révélait alors des "exécutions arbitraires" dans le cadre de l'opération militaire Sirli en Egypte, révélations, étayées par le magazine Complément d'enquête sur France 2 .
Une atteinte au secret des sources dénoncée par Disclose
Dans son communiqué, le site d'investigation dénonce "une intimidation inadmissible" et une nouvelle atteinte au secret des sources, une disposition du droit de la presse qui protège les journalistes.
Domiciliée à Marseille, la reporter Ariane Lavrilleux, à l'origine de ces révélations sur un possible détournement égyptien d'une opération de renseignement française, a été placée en garde à vue.
"Une source proche du dossier confirme qu'un juge d'instruction menait actuellement ces opérations, compte tenu de son statut de journaliste" indique l'AFP.
Une information judiciaire est en cours depuis juillet 2022, ouverte par le parquet de Paris pour compromission du secret de la Défense nationale et divulgations d'identité de militaires et confiée à la DGSI.
A la suite de la parution des "Egypt papers", le ministère français des Armées avait en effet porté plainte pour "violation du secret de la défense nationale".
"Je suis effarée et inquiète de l'escalade dans les atteintes à la liberté d'informer et des mesures coercitives prises contre la journaliste de Disclose", a réagi auprès de l'AFP Me Virginie Marquet, avocate d'Ariane Lavrilleux et du média d'investigation.
Des collectifs de journalistes se mobilisent
Il s'agit d'une "atteinte à l'indépendance de la presse (...) et à la liberté d'informer", selon les collectifs de journalistes Prenons la une et Presse-Papiers, qui organisent ce mardi soir un rassemblement devant l'Évêché, l'Hôtel de police de Marseille, où est entendue Ariane Lavrilleux.
Dans un communiqué, les collectifs font état d'une perquisition de 10 heures au domicile de la journaliste et évoquent des "intimidations inacceptables (...) qui s'inscrivent dans un inquiétant contexte de pressions croissantes du gouvernement pour tenter d'identifier les sources des journalistes".