Avec à peine 2000 spectateurs au maximum par soirée, le FC Martigues ne fait pas le plein des 22 000 places disponibles pour lui dans l'antre de l'OM, le Vélodrome. Un manque à gagner qui pèse sur les finances du club tout juste promu en ligue 2. Les dirigeants cherchent un stade de repli moins cher. Gueugnon et Chambly sont deux pistes sérieuses malgré les centaines de kilomètres à parcourir.
Depuis le début de saison, le FC Martigues promu en ligue 2 joue au stade Vélodrome en attendant la fin des travaux de son stade François Turcan pour être aux normes du championnat. Mais l'affluence des spectateurs n'est pas au rendez-vous : entre 2000 personnes pour les premiers matchs, et moins de 1000 pour le dernier en date. Les recettes ne suffisent pas à rembourser le loyer estimé à 160 000 euros par match. Les Martégaux sont en quête d'un stade de repli, moins grand et moins onéreux et surtout compatible en termes de calendrier. Deux pistes sérieuses sont en cours d'études, Gueugnon et Chambly., tous deux très au nord.
Deux pistes sérieuses : Gueugnon et Chambly
Parmi les noms de stade qui reviennent dans la presse, "ceux de Gueugnon et Chambly sont des pistes sérieuses", confirme le président du FC Martigues, ajoutant qu'"il y en a d'autres et que les discussions sont en cours". La direction explique que les deux structures évoquées "présentent toutes les deux de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients". Parmi les obstacles, il y a la distance. Alors que Martigues n'est éloignée de Marseille que d'une quarantaine de kilomètres, il faut cinq heures de route et 424 km pour rallier Gueugnon, située dans le département de Saône-et-Loire en région Bourgogne-Franche-Comté.
Chambly, située dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France est à plus de 800 km. Installée au nord de Paris, la commune serait accessible par avion depuis l'aéroport Marseille-Provence jusqu'à Roissy, et ensuite en bus. Il faudrait compter une demi-heure pour effectuer les 40 km restants. L'un dans l'autre, ces déplacements, s'ils sont fatigants pour l'équipe, reviendraient moins cher au club que la location actuelle du Vélodrome. Un Vélodrome déserté par les supporters de Martigues qui ne font déjà pas les 40 km pour venir le vendredi soir soutenir leur équipe à Marseille. On imagine aisément que les Martégaux joueraient alors sans leur public et seraient donc en configuration déplacement à chaque match.
Du côté de Chambly, les prises de contact avec le club provençal sont confirmées "en fin de semaine dernière, la commune de Chambly a été approchée par les dirigeants du club de foot de Martigues afin de connaître les disponibilités du stade de foot Walter-Luzi, homologué Ligue 2 et propriété de la ville", indique la commune ajoutant s'être "assurée de la viabilité d’augmenter le nombre de matchs sur son terrain avant d’émettre un avis de principe favorable, à la condition que les dates de rencontres demandées ne posent aucun souci au calendrier des rencontres du club résident, en l’espèce, le FC Chambly".
Pour l'heure, "une seule date poserait problème", ce qu'a fait savoir la commune au FC Martigues qui ajoute "la ville reste dans l’attente d’un retour".
"On ne s'opposera pas", la réaction du Vélodrome
Le prochain match à domicile pour le FC Martigues se jouera le 18 octobre prochain. "La réservation pour cette rencontre est toujours d'actualité de notre côté", a confié Martin d'Argenlieu, de la société Mars 360 qui gère le Vélodrome.
Si pour le moment, "rien n'est arrêté", explique Pierre Wantiez le président du FC Martigues, "cela devrait se faire dans les cinq prochains jours."
Cette décision impliquera des changements également pour les futurs adversaires du FC Martigues, Rodez, pour la rencontre après la trêve, le 18 octobre prochain. "Par correction, nous les avons prévenus que le match ne se jouerait pas forcément au Vélodrome et nous les tiendrons informés du stade choisi pour qu'ils puissent également s'organiser au mieux", souligne Pierre Wantiez.
Il en est de même avec le Vélodrome, "nous sommes en contact avec la direction du club et nous sommes informés de l'évolution de la situation. On ne s'opposera pas au départ du FC Martigues du Vélodrome, nous comprenons la situation", explique Martin d'Argenlieu précisant qu'"il n'y avait pas de pénalité financière dans la clause de sortie de location du stade vélodrome, mais simplement un délai de prévenance d'une semaine à 10 jours d'avance".
Le stade choisi, un choix définitif
Le souci du FC Martigues est de trouver un stade homologué aux normes de ligue 2. Il faut aussi que le club qui l'occupe ait un calendrier de ses matches en quinconces avec celui des Martégaux pour ne pas se chevaucher. "La liste des stades homologuée est connue, mais ceux disponibles sont moins nombreux et encore faut-il que les propriétaires acceptent que les stades soient utilisés", détaille Pierre Wantiez, rappelant "la fin de non-recevoir" émise en début de saison par le stade de Nîmes pour accueillir les Provençaux.
Et là où cela se corse pour la recherche, c'est que le stade choisi sera le choix définitif, "on autorise les clubs à n'avoir que deux stades dans l'année, comme nous avons en premier choisi le stade Vélodrome, donc on n'aura pas le choix, il faudra garder le stade de repli choisi", précise Pierre Wantiez.
Concernant les interrogations des supporters sur la possibilité de jouer dans les stades de rugby de la région, comme à Aix-en-Provence ou le stade Mayol de Toulon, "il n'y a pas de tribunes visiteurs, ce qui les exclut de fait pour l'homologation. Ils ne remplissent pas le cahier des charges, voilà pourquoi les stades de rugby ne peuvent pas être une solution", précise Pierre Wantiez.
"Nous savons que c'est une situation complexe et nous n'allons pas nous précipiter pour aller jouer n'importe où, il faut que notre équipe puisse jouer dans les meilleures conditions. On prendra la meilleure décision pour l'équipe", assure Pierre Wantiez.