Les familles installées dans un squat, chemin de la Madrague-Ville, dans le nord de Marseille ont été évacuées en raison de problèmes de sécurité selon la préfecture.
"On va où?" peut-on lire à la craie écrit sur les ardoises que les enfants brandissent. C'est l'inquiétude partagée par la vingtaine de familles évacuées ce lundi 30 octobre du squat du chemin de la Madrague-Ville, dans le 15ᵉ arrondissement de Marseille. La plupart est d'origine roumaine. Certaines vivent dans ces hangars désaffectés depuis plus d'un an.
"On a essayé de s'intégrer en France, parce qu'on habite en France et maintenant on nous a tout coupé, on recommence à zéro, comment je vais nourrir quatre enfants ?", confie un des évacués.
Un relogement d'urgence
Comme lui, beaucoup sont salariés et imaginent devoir quitter leur travail s'ils sont relogés temporairement à l'hôtel. Par le biais d’associations, la préfecture leur a proposé une solution de relogement d’urgence, sans limite de durée. "Ça fait 10 ans que je les connais, ils ne comprennent pas d'un côté, on les accompagne à ne pas les expulser, à mener une politique d'insertion et d'accompagnement social, et de l'autre, ils se retrouvent à la rue, la veille de la trêve hivernale, c'est normal, c'est incompréhensible", constate Claudia Marchetti, médiatrice santé Médecins du Monde.
Un risque d'effondrement selon les autorités
Pour justifier du choix de la date, le préfet à l'égalité des chances évoque une fragilité des bâtiments et un risque d’effondrement.
"Les risques sont réels, à partir du moment que nous en avons connaissance nous ne pouvons pas rester dans le statu quo et il fallait bien procéder à cette évacuation, avec des mises à l'abri, avec l'accompagnement social en matière d'insertion et d'éducation des enfants ", explique Michaël Sibilleau, préfet délégué à l’égalité des chances.
Les enfants devraient rester scolarisés dans leur école. L’expulsion ordonnée par la justice a été demandée par l’établissement Euromediterranée, dans le cadre du vaste chantier de rénovation du quartier.