"On vit un cauchemar." Les riverains de la Plaine à Marseille sont à bout face aux bruits des soirées

Bouts de verre, musique incessante, odeur d'urine dans la rue, les riverains de La Plaine sont épuisés des soirées qui n'en finissent plus. Place Jean-Jaurès, ils assurent que des soirées "sauvages" sont organisées du mercredi au dimanche soir. Ce vendredi 25 octobre, l'une d'elles a réuni 600 personnes, entraînant l'intervention des forces de l'ordre.

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Le quartier de La Plaine est bien connu par les Marseillais pour y faire la fête jusqu'à l'aube. Seulement, les riverains n'en peuvent plus de ces nuisances nocturnes. Musique résonnante, bouts de verre jonchant le sol, odeurs d'urine dans l'air, certains affirment "vivre un véritable cauchemar". Ce vendredi 25 octobre, une rave party non autorisée s'est installée sur la place Jean-Jaurès, faisant venir plus de 600 noctambules et entraînant l'intervention de la préfecture de police. Certains policiers ont reçu plusieurs jets de bouteille.

Des nuisances nocturnes "insupportables" pour les riverains

Du mercredi au dimanche soir, la vie du quartier est rythmée par les festivités de La Plaine. Et la plupart de ces réjouissances ne sont pas déclarées auprès de la préfecture de police. Les riverains de ce quartier, au carrefour du 1er, 5ᵉ et 6ème arrondissements, ne supportent plus le bruit de la musique qui dure jusqu'au petit matin.

"Un véritable cauchemar" que vit Élisabeth au quotidien, maman d'une petite fille de six mois. "C'est impossible de dormir, même si on a un double, triple ou quadruple vitrage, assure cette enseignante de 31 ans, résidant à La Plaine depuis un an. Ma petite fille est réveillée toutes les nuits." Avec son mari, ils réfléchissent à devoir déménager de ce quartier "pourtant si familial" pour le bien-être de leur enfant.

On appréhende beaucoup les week-ends. On ne sait pas si vous on va pouvoir dormir.

Elisabeth, habitante de La Plaine

à France 3 Provence-Alpes.

Ce qui a suscité la vague de mécontentement de ces riverains, c'est la "rave party" qui s'est installée sur la place Jean-Jaurès, ce vendredi 25 octobre au soir. 600 personnes sont venues rejoindre la fête, entraînant l'intervention d'une trentaine de forces de l'ordre. "Quand c'est la Fête de la musique, d'accord, pourquoi pas. Mais là, un concert en plein centre-ville sans autorisation avec 600 personnes...", lâche Patrice, 53 ans et résidant à La Plaine depuis 10 ans, excédé par les bruits incessants et réguliers. "C'est inhumain d'imposer ça aux autres. C'est plus faire la fête, c'est l'envie d'emmerder le monde", nous confie une des riveraines, qui a déjà porté plainte auprès du commissariat.

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Une rave-party s'est installée ce vendredi 25 octobre au soir, place Jean-Jaurès, dans le 5e arrondissement de Marseille. ©Elisabeth

Avec ces vibrations et ce bruit, il en va de la santé des habitants.

Sandrine, habitante de la Plaine

à France 3 Provence-Alpes.

Les riverains nous confient également que l'odeur d'urine tapissant les murs des rues aux alentours leur est devenue insupportable. Sandrine, 52 ans, habite en face d'un transformateur électrique. "Ils prennent ça pour un urinoir géant, nous affirme-t-elle en colère. L'été, on ne peut pas ouvrir les fenêtres à cause de l'odeur pestilentielle. En plus, on voit leurs fesses."

Aux nuisances nocturnes musicales, se rajoute le bruit des ventilateurs géants utilisés pour les travaux du tunnel. "C'est un peu comme si on passait un aspirateur dans votre chambre vers 2 h du matin", dénonce Élisabeth. Le bruit des balayeuses vient aussi perturber le sommeil des habitants. "Toute la nuit, ça fait un bruit d'enfer", nous confie Hélène, retraitée.

Les habitants dénoncent un manque de sécurité

Pour les riverains, la situation s'est "dégradée". "Je vis ici depuis 20 ans. L'ambiance a changé depuis le Covid et la rénovation de La Plaine", poursuit une des résidentes du quartier. Au-delà du manque de tranquillité, c'est surtout le manque de sécurité qui préoccupe.

Aux lendemains des soirs de fête, les résidents de La Plaine se plaignent des bouts de verre décorant le sol de la place Jean-Jaurès et des rues aux alentours. Au pied de leur porte, il est n'est pas rare que certains retrouvent des bouteilles ou canettes de bière. "Dans le parc à jeux, on sillonne entre les bouts de verre. C'est coupant et dangereux, ajoute Élisabeth. Et puis quand il n'y a plus de place dans les poubelles, les bars viennent jeter leur verre à même le sol."

Débris d'un lendemain de soirée au pied d'une des poubelles de verre de la place Jean-Jaurès. © Elisabeth

Intervention de la police

"Comment les autorités publiques peuvent laisser faire ça ?", interpelle Sandrine. "Forcément, quand ils sont trois face à 500 personnes, ils ne vont pas intervenir. Mais ils les laissent s'installer. Quand il y a 500 personnes, c'est déjà trop tard", ajoute son mari, Patrice.

Élisabeth, quant à elle, dénonce manque d'impunité pour ceux qui font la fête, face à l'absence de réactivité de la police. "Ils savent qu'ils ne vont rien avoir. Alors que nous quand on est mal garés, on se prend une amende très chère."

Ce vendredi 25 octobre, une trentaine de policiers sont intervenus pour disperser les 600 noctambules qui se sont réunis en rave-party. "Alertée par les riverains, la police nationale des Bouches-du-Rhône, appuyée par la police municipale de Marseille, a mené deux nuits consécutives des opérations visant à rétablir la tranquillité publique et mit un terme à une fête sauvage de plus de 600 personnes en pleine nuit, malgré l’hostilité et les jets de projectiles de certains individus contre les forces de l’ordre", écrit sur X (anciennement Twitter) la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

Ils soutiennent que le matériel a été saisi et le calme rétabli et ajoutent qu'ils reviendront "tant que nécessaire".

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