Le Parc national des Calanques rappelle que la pêche récréative du poulpe est interdite jusqu'au 30 septembre. L'objectif est de préserver l'espèce pendant sa période de reproduction.
Pour le poulpe, le déconfinement est sans doute arrivé trop tôt. Le céphalopode octopode est en pleine période de reproduction et pour mener sa cour, cet animal discret a besoin de tranquillité.
En ce moment, dans les eaux claires du parc des Calanques, les poulpes s'adonnent à leur parade nuptiale. Pour attirer son partenaire, la femelle procède au grand nettoyage de ses quelques 240 ventouses.
Le mâle ne peut pas résister à cet appel de tentacule. Il exhibe à son tour ses ventouses et en étirant ses bras. Et par l’un d'eux, muni d’une gouttière interne, il féconde la femelle.
Madame poulpe se charge du reste. Elle s’occupe ensuite seule de sa progéniture, jusqu’à 500 000 minuscules oeufs regroupés en cordons. En mère exemplaire, elle les protége, les ventile et les nettoie en permanence pendant près de six semaines.
Touche pas à Maman poulpe !
Madame poulpe se dévoue totalement à ses petits pendant toute cette période. Elle cesse même de s’alimenter. Et quand l’éclosion arrive, son travail accompli, elle meurt d’épuisement...
La femelle est particulièrement vulnérable au cours de cette période où elle s'occupe de ses oeufs. Sa totale dévotion "la prive de tout moyen de défense et en fait une proie facile pour tous ses prédateurs, en particulier l’humain", explique le parc national des Calanques.
La progéniture est elle aussi menacée car les "oeufs ne pourront pas éclore". Et c'est donc le renouvellement de l’espèce qui est directement impacté.
Jusqu'à 22.500 euros d'amende
"Proposée en concertation avec les fédérations et clubs de pêche de loisir, l’interdiction de la pêche récréative du poulpe en période estivale a été décidée par arrêté préfectoral et est effective depuis 2017" rappelle le parc.
Cette mesure concerne toutes les techniques de prélèvement : pêche du bord, pêche embarquée, chasse sous-marine… Les contrevenants encourrent jusqu'à 22.500 euros d'amende.
Si le poulpe est pêché, c'est pour finir dans une assiette. Sa protection est donc aussi l'affaire des amateurs de poulpe. Le parc les invite à "se questionner autour de la consommation raisonnée de ce mets apprécié en période estivale"...