Le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé vendredi les menaces de suppression de postes qui pèsent sur l'hôpital public de Marseille, criant "au fou" et parlant d'une "vision comptable et technocratique" de la santé.
A l'issue d'une visite de plus de deux heures dans différents services de la Timone, l'un des quatre hôpitaux publics de l'AP-HM, où le personnel s'inquiète d'une possible suppression d'un millier de postes dans le cadre d'une rationalisation demandée par l'Etat en contrepartie d'un plan de modernisation de 300 millions d'euros, le député de la France insoumise, Jean Luc Mélenchon à crié "au fou!"
"C'est une méthode totalement contre-productive, qui va aggraver la situation", a-t-il accusé.
Une fois n'est pas coutume, il est du même avis sur ce sujet que le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, qui a affirmé vendredi matin sur France Bleu Provence qu'"à un moment donné, des économies, on ne peut plus en faire".
Les personnels ont atteint une limite... on nous a entrebaillé la porte sur des réalités qui laissent sans voix, comme ces toubibs qui brancardent eux mêmes les patients jusque dans la rue
a insisté le député des Bouches-du-Rhône, lors d'une conférence de presse improvisée, à sa sortie de la Timone.
De même, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé l'utilisation "comme une espèce de chiffon rouge" du taux d'absentéisme à l'AP-HM, supérieur à la moyenne nationale: "On ne peut pas laisser entendre qu'il y aurait une espèce de sabotage de la part du personnel", a-t-il accusé.L'AP-HM, troisième CHU de France, va de crise en crise depuis des années, confrontée à des difficultés récurrentes, sur fond d'endettement massif. Ses 15.000 agents
et médecins étaient appelés jeudi à une grève par plusieurs syndicats. Le "taux de mobilisation" s'est établi à 10%, selon la direction, qui a refusé de confirmer les chiffres de suppressions de postes qui circulent, mais nie tout plan social "caché".