Port de Marseille : le trafic passagers reprend avec la Corse et la Tunisie mais pas vers l'Algérie

Premier de France, le Grand port de Marseille n'a pas été épargné par la crise sanitaire mondiale. Après des mois de fort ralentissement, les trafics reprennent, tout comme le commerce international.

Pendant la longue crise du Coronavirus, les paquebots des compagnies de croisière sont restés à quai. Onze navires sont toujours en stationnement dans le port de Marseille.

Grève et épidémie

De janvier à juin, le nombre de croisiéristes accueillis a baissé de 84% par rapport à la même période de l'année précédente, a annoncé la direction du port jeudi en présentant les résultats d'un semestre marqué par la grève contre la réforme des retraites mais surtout l'épidémie de Covid-19.

Mais depuis la fin du confinement le 11 mai, le port de Marseille reprend vie.

"Sur la Corse, il n'y a jamais eu de discontinuité de service, note Amaury de Maupeou, commandant du port de Marseille, par contre il y a eu un arrêt des passagers, les navires continuaient à tournéer mais uniquement avec du frêt". 

"Petit à petit après le 11 mai, l'activité passagers a repris, avec un nombre limité de passagers qui étaient accueillis uniquement en cabine",
explique le commandant du port. 

"Depuis début juillet, les compagnies sont montées en puissance et accueillent environ 400 passagers par rotation, on retrouve une situation plus normale sur la Corse". 

A l'international, le trafic sur la Tunisie a repris lui aussi depuis début juillet, mais pas celui vers l'Algérie. Il est pour l'heure impossible de prédire un retour à la normale.

"Le retour à la normale sera en fonction des consignes goubvernementales, souligne Amaury de Maupeou.  

Les liaisons en ferry avec le Maghreb représentent habituellement 500.000 passagers par an. Sur les six premiers mois de l'année 2020, le port de Marseille affiche un total de 291.000 passagers, trois millions sur l'ensemble de 2019.

Un chiffre d'affaires en baisse de 20 %

Le trafic marchandises accuse quant à lui un recul de 15% au premier semestre avec 33,6 millions de tonnes, contre 39,5 millions de tonnes en 2019.
Pour le trafic conteneurs, la baisse est de 17% en termes d'unités (EVP) manipulées.

Même si le port a continué à fonctionner pour assurer les approvisionnements, Hervé Martel, le président du directoire reconnaît qu'il a subi la "claque mondiale" de la pandémie.

Selon les dirigeants, le chiffre d'affaires pourrait baisser de 20% par rapport aux 170 millions d'euros de 2019.

"Depuis fin mai, début juin, on assiste à une reprise assez forte qui atténue les effets de la pandémie", indique le président du conseil de surveillance, Jean-Marc Forneri. Ce n'est pas l'euphorie mais le commerce international frémit".

L'Asie, usine du monde

"La concurrence entre les ports européens et méditerranéens va s'accroître et nous avons décidé de maintenir un programme important" d'investissements de 57 millions d'euros, annonce-t-il. 

Même si l'épidémie a relancé le débat sur une relocalisation des productions en Europe, ce qui peut affecter le trafic maritime, M. Forneri ne croit pas à un "monde de demain" très différent.

"L'usine du monde, c'est toujours l'Asie. Si on s'imagine qu'on va relocaliser en France un certain nombre de productions, ça va être très compliqué, sauf à dire au consommateur français que les prix de beaucoup de produits consommés quotidiennement vont augmenter de 20 ou 30%."
    
    



 
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