La grève se poursuit du côté des agents de nettoyage de la gare Saint-Charles et du métro à Marseille. Jeudi soir, des opérations de nettoyage d'urgence ont été interrompues par des grévistes. La police a dû intervenir.
Cela fait 12 jours que les poubelles débordent et s'étalent dans le métro et la gare de Marseille, et l'image de la cité phocéenne en prend un coup. Le bras de fer entre les grévistes de la société Laser et la RTM a connu un nouveau rebondissement jeudi 22 juin. Comme beaucoup ont pu s'en apercevoir, la circulation des métros a été totalement interrompue dans toute la ville en fin de journée. Dans un communiqué, la régie des transports métropolitains explique les raisons de cette perturbation.
"La RTM a missionné [mardi] une autre société pour intervenir en substitution afin d'assurer un nettoyage de première urgence. Les personnels de la RTM ainsi que les personnels de nettoyage intervenant ont été insultés et physiquement menacés par des agents grévistes de Laser. La police a dû intervenir. Cette nuit [jeudi], la RTM avait programmé la même opération de nettoyage." Et même résultat selon la RTM : "menaces physiques et menaces de représailles. La police a dû intervenir".
L'opération de nettoyage a donc été une nouvelle fois interrompue.
La RTM met en cause les grévistes auteurs de ces agissements "de voyous", "des agitateurs, des manipulateurs" et annonce avoir déposé "de nombreuses plaintes". "La police a interpellé plusieurs personnes". La société de transport appelle à l'inspection du travail et à la direction de la société Laser "pour que cette situation cesse sans délai".
La Métropole va demander la réquisition au préfet
Invitée sur France Bleu Provence ce vendredi matin, la présidente de la métropole Martine Vassal annonce demander la réquisition des agents au préfet. "A un moment, ça suffit. Quelle image nous donnons ? C'est scandaleux, c'est inadmissible. Nous sommes victimes collatérales, la grève dans le métro n'est justifiée par aucune raison. On est en train de tout mélanger. Les gens qui prennent le métro sont pris en otage. On est dans des conditions d'hygiène inacceptables".
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour réquisitionner ? "Il faut attendre que le niveau d'immondices monte", répond Martine Vassal.
Des députés insoumis apportent leur soutien aux salariés en grève
Les députés Manuel Bompard, Hendrik Davi, Sébastien Delogu et Marina Mesure dénoncent une "entrave au droit de grève", concernant le recours aux intérimaires pour le nettoyage du métro. Dans un communiqué, les élus insoumis apportent leur soutien aux salariés en grève et demandent "la prise en considération par Laser propreté et la SNCF des revendications (...) afin de permettre le retour du dialogue social et d'un climat apaisé".
"Le maire est concerné de manière directe.(...) Cette ville, dans l'état où elle se trouve, ça relève de la responsabilité des uns et des autres mais pas de celle des grévistes. On rompt toute discussion, tant que nos camarades en garde à vue ne sont pas sortis", a déclaré Kamel Djeffel, représentant du personnel Laser, jeudi 22 juin devant la caméra des journalistes de France 3 Provence-Alpes Estelle Mathieu et Emmanuel Zini.
Rappel des revendications
Les salariés mobilisés reprochent à la nouvelle direction de la SNCF de vouloir "rationaliser et de se débarrasser des salariés". Ils demandent qu'il y ait la preuve d'un appel d'offre, l'assurance qu'une entreprise de propreté les reprendra. Kamel Djeffel accuse l'entreprise ferroviaire de "bénéficier des aides sociales de réinsertion au détriment des salariés".
Du côté de la RTM, le personnel en grève accuse la direction d'avoir imposé des "pénalités sur des prestations de nettoyage dont la qualité est remise en cause, des pénalités qui sont répercutées sur le salaire des agents".