"Ma décision n'est pas un coup de tête", a confirmé mardi soir à France 3, Stéphane Ravier. Avec d'autres élus, le sénateur du Rassemblement national a annoncé la semaine dernière son ralliement au polémiste d'extrême droite et candidat à la présidentielle, Eric Zemmour.
"ll s'agit pour moi de retrouver des idées et non pas un homme ou une personnalité, mais des idées qui sont les mêmes qu'hier et elles ne sont plus portées par Marine Le Pen mais par Eric Zemmour", a détaillé Stéphane Ravier.
Figure de longue date du parti, Stéphane Ravier faisait partie du bureau national du RN, sa direction élargie, et du conseil national, le "parlement" du parti.
Marine Le Pen a tenu à rappeler à Stéphane Ravier, "défenseur de la culture et de l'identité française", "les règles de la courtoisie française qui fait que, quand on part de quelque part, on appelle ou on passe un SMS".
Pour Stéphane Ravier, "Marine Le Pen ne tire aucun enseignement" des départs qui se succèdent au RN, "elle n'a jamais de responsabilité, elle ne se remet jamais en question, ce qui l'amène à une déception qui se traduit toujours en colère."
L'interview de l'ex-RN Stéphane Ravier est à retrouver en video :
Le parrainage de la discorde
"Je vais continuer à être ce que je suis depuis 30 ans, un militant de la cause nationale (…), et partout en France je porterai la voix non pas d'un polémiste mais d'un candidat", a déclaré Stéphane Ravier.
Stéphane Ravier, a annoncé, jeudi 10 février, qu’il se retirait "de toutes les instances parisiennes" du parti d’extrême droite à la suite d’un conflit avec un conseiller de Marine Le Pen au sujet d’un parrainage.
Franck Allisio, vice-président du groupe RN (présidé par Stéphane Ravier) au conseil municipal de Marseille et conseiller de Marine Le Pen, a quitté ce groupe au début de février, avec trois autres élus.
Furieux de cette décision, Stéphane Ravier avait appelé les instances du parti à trancher entre lui et Franck Allisio. Ce que Jordan Bardella, président par intérim du RN a fait au profit de ce dernier.
Hémorragie au Rassemblement national
Marine Le Pen, dont le parti encaisse une série de défections, a dénoncé un peu plus tôt mardi une "campagne de sabotage". La patronne du RN parle aussi d'un acte de "haute trahison".
L'eurodéputé et membre dirigeant du RN Nicolas Bay, qui envisage de rejoindre Eric Zemmour, a ainsi été suspendu de toutes ses fonctions accusé de transmettre "des éléments stratégiques et confidentiels".
"Rester des semaines dans des instances, au cœur nucléaire de l'organisation d'une campagne présidentielle, pour pouvoir obtenir des informations sur cette campagne et accessoirement dans certains cas les transmettre à un concurrent politique, ça je considère que c'est de la haute trahison", a-t-elle développé.