"Presque toute la journée sur mon téléphone" : une association lance un défi zéro écran à des jeunes

Les écrans ont des effets néfastes sur les enfants, mais comment les aider à en prendre conscience ? Une association marseillaise propose de réfléchir à la place des écrans dans nos vies et teste des solutions alternatives avec les jeunes.

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Baisse de l’attention, impacts sur la santé physique et psychologique, isolement, sédentarité… Les effets des écrans sur la santé des personnes surexposées, et notamment celle des plus jeunes, sont nombreux. Les raisonner tient de la responsabilité des parents, mais pourquoi pas aussi chercher à responsabiliser les enfants. C’est le but de l'association "lève-les yeux" , qui propose des ateliers dans les centres sociaux marseillais. Un atelier a eu lieu mercredi 21 février au centre social Sainte-Elisabeth dans le 4e arrondissement de la cité phocéenne.

Des ateliers ludiques pour prendre conscience

"Aujourd'hui, quand je me suis réveillée, tous les écrans avaient disparu", lance l'animatrice aux enfants présents ce mercredi au centre social Sainte-Elisabeth dans le 4e arrondissement de Marseille. Le thème est donné et l'exercice dépasse même l'imagination des enfants. Un monde sans écran, c'est un challenge proposé aux 8-10 ans par l’association, c’est le défi déconnexion.

En réfléchissant sur leur pratique, les enfants se rendent compte d'eux-mêmes de la durée qu'il consacre aux écrans. "Avec ma mère, je n'ai pas mon téléphone. Du coup, je ne reste pas plus d'une heure. Mais avec mon père, je passe presque toute ma journée sur mon téléphone", analyse Rayan.

Coline sait qu'elle peut "passer cinq heures sur son téléphone", et bien plus si ses parents ne l'arrêtent pas. Même constat pour Lora ,"je ne crois pas que je pourrais m'arrêter toute seule".

"Un jeu de société, c'est beaucoup plus laborieux"

Un défi de déconnexion très bien accueilli dans les centres sociaux où les animateurs ont vu les enfants changer au fil des ans avec l'hyper-connexion. Ces professionnels de l'animation constatent depuis quelques années la modifications des centres d'intérêt des enfants.

"On a vu un vrai changement", explique Clément Le Corre, directeur du cente social Sainte-Elisabeth. La différence se fait au niveau de l'attention, de la compréhension.

"C'est vrai que sur le jeu physique en tant que tel, que ce soit une animation en ballon, une activité manuelle ou un jeu de société, c'est beaucoup plus laborieux à expliquer, pour leur faire comprendre la finalité", détaille Clément Le Corre.

"Difficile de vivre sans écran aujourd'hui"

Le défi déconnexion proposé aux enfants implique aussi les parents. Il est demandé durant une semaine une discipline plus restrictive sur la surexposition aux écrans à la maison. "L'idée, c'est que les enfants soient armés et comprennent au fur et à mesure qu'ils grandissent à quel point leur attention est phagocytée par ces entreprises et donc qui'ils puissent avoir des ressorts pour s'en sortir", détaille Sarah Limmorté, intervenante "Lève les yeux".

"Et bien sûr, les parents ont leur grande part de responsabilité et doivent être conscients de ça", insiste la jeune femme. "Difficile de vivre sans écran aujourd'hui", constate Sarah Limmorté.

Le danger que souligne l'association "Lève les yeux", c'est la surexposition et propose la lecture comme moyen d'évasion et support d'imagination.

À 3 ans, une heure d'écran par enfant

Une étude publiée par Santé Publique France en avril 2023 a révélé les temps d’écran chez les enfants français à différentes tranches d’âge entre 2 et 5 ans et demi. On apprend ainsi que les enfants de 2 ans passent en moyenne 56 min par jour devant un écran, 1h20 à 3 ans et demi, et 1h34 à 5 ans et demi.

Or en réalité, il ne faudrait pas d'écran avant 3 ans, c'est en tout cas ce que préconise Serge Tisseron, pédo-psychiatre qui a créé la règle des 3-6-9-12. Une règle à destination des parents qui délimite en fonction de l’âge ce qui est préconisé en ce qui concerne les écrans pour les enfants.

Cette règle fixe les temps d'écran de la façon suivante : pas d'écran avant trois ans, pas de console de jeu personnelle avant six ans, pas d'Internet accompagné avant neuf ans et pas d'Internet seul avant douze ans (ou avant l'entrée au collège).

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