Six ans après l’effondrement de deux immeubles à Marseille, le procès hors norme de la rue d’Aubagne s’ouvre ce jeudi jusqu’à la mi-décembre. La famille de Simona Carpignano, victime de l'effondrement, s'est déplacée d'Italie pour suivre les débats et réclamer justice pour leur défunte fille.
Ils sont arrivés d'Italie dimanche soir et resteront à Marseille pendant un mois et demi jusqu'à la fin du procès des effondrements de la rue d'Aubagne. Les parents de Simona Carpignano, morte sous les décombres de l'immeuble, et son oncle attendent ce moment depuis six ans.
"À partir de jeudi, nous commencerons à comprendre ce qui s'est passé. L'épilogue nous le connaissons : huit morts qui ne reviendront jamais à cause de l'insensibilité, de la négligeance et de l'incurie.", déclare la mère de Simona.
De ce procès, la mère de la défunte attend justice et vérité : "Pour nous, c'est important que ceux qui ont fauté soient condamnés et que cela serve de leçon pour le futur", poursuit-elle.
Ils sont morts parce que la dignité des êtres humains a été minimisée et dévalorisée.
La maman de Simona, morte rue d'AubagneFrance 3 Provence-Alpes
"Nous avons perdu le goût de la vie"
Simona avait 30 ans. Elle vivait à Marseille depuis deux ans. Ce logement, au troisième étage du 65 rue d'Aubagne, l'inquiétait depuis de longues semaines. Elle avait alerté la propriétaire, le syndic et même rencontré les experts. Personne n'a entendu l'angoisse de la jeune femme : "C'est l'autorité compétente qui l'avait rassurée et on a vu le résultat", s'insurge la mère de Simona.
Le 5 novembre 2018, Simona avait rendez-vous à 09H30 sur le cours Julien pour visiter un autre appartement. L'immeuble de la rue d'Aubagne s'est écroulé à 09h07. Le début d'une douleur sans fin sonne alors pour la famille de la jeune femme : "Notre vie n'existe plus parce que les projets et les rêves de Simona ne se réaliseront pas. Et depuis, nous avons perdu le goût de la vie. Notre vie s'est terminée le 5 novembre 2018".
Avant le procès, la famille de Simona s'est ressourcée près de la mer à Marseille. Cette ville, leur fille l'avait choisie, car elle lui rappelait les Pouilles de son Italie natale.