"Je serai le premier pour la ratonnade". C'est pour ces propos, qualifiés de "provocation publique à la haine raciale ou à la violence", que Christian Tommasini, ancien président du Yachting club de la Pointe-Rouge, a été condamné à 10 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Marseille ce vendredi.
Christian Tommasini, ancien président du Yachting club de la Pointe-Rouge, a été condamné à 10 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Marseille.
En revanche, il a été relaxé des faits de provocation publique à la discrimination.
Il devra verser plus de 4 000 euros de dommages et intérêts aux associations de lutte contre le racisme, comme SOS Racisme,la Licra, le Mrap etc... qui s’étaient constituées parties civiles.
"Il n’y a que des Arabes, y a pas un blond un blanc bien comme il faut" : voici une partie des propos qu'avait tenus Christian Tommasini, ancien président du Yachting club de la Pointe-Rouge (YCPR).
La scène s'est déroulée le 22 février 2021, lors d'une réunion de la Métropole pour le conseil portuaire de la Pointe Rouge, alors qu'il évoquait des incivilités et des nuisances qui auraient eu lieu sur le parking.
Le 29 octobre, l'affaire est passée devant le tribunal correctionnel de Marseille, on attend le délibéré.
"Ratonnade"
Ces propos avaient été révélés par le site d’information Marsactu, grâce à un enregistrement audio de la réunion.
Dans l'enregistrement, seul Didier Réault, vice-président LR de la Métropole délégué au littoral et président du Parc national des Calanques, lance un discret "Tu stigmatises".
Ce à quoi l'ex-président de l’YCPR rétorque "Le jour où les Français vont s’armer, je serai le premier à faire de la ratonnade".
Un propos lourd de sens, puisque une ratonnade désigne une expédition punitive ou des brutalités, exercées contre une minorité ethnique ou un groupe social, à l'origine à l'encontre des personnes d'origines nord-africaine.
"Provocation publique à la haine ou à la violence"
Pour le parquet de Marseille, plus qu'un dérapage, c'est une véritable infraction à la loi.
Christian Tommasini a été jugé pour :"provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée".
Face à la polémique, il avait démissionné de ses fonctions, dès avril.