Douze élèves maximum par classe de CP et CE1 dans les écoles classées en Réseau d'éducation prioritaire (REP), ce n'est pas simple. A Marseille, près de la moitié des classes de CP et CE1 sont concernées et la municipalité manque cruellement de place. La mesure sera remplacée par du co-enseignement
Marseille est une des villes qui a le plus d'écoles situées en Réseau d'éducation prioritaire (REP) et Réseau d'éducation prioritaire renforcé (REP+).
indique le rectorat.50% des élèves marseillais dans les écoles publiques sont scolarisés dans l'un de ces REP ou REP+
Malgré les efforts de la municipalité dans la construction et la rénovation des écoles, la ville souffre d'une pénurie de locaux pour répondre au dédoublement des classes de CP et CE1 de ces REP. En clair, un tiers des 670 CP et CE1 situés en REP ou REP+ ne pourra pas être dédoublé, du moins physiquement.
Pour répondre à la réforme (12 élèves maximum par classe), cette mesure sera remplacé par du co-enseignement, c'est à dire une classe de 24 élèves maximum, mais avec deux enseignants.
Difficile de pousser les murs
explique Dominique Beck, inspecteur d'académie des Bouches-du-Rhône.Certaines écoles ont connu des difficultés mais nous avons fait le maximum
raconte Cathy, une enseignante de CP du centre-ville.Nous avons créé une petite salle de bric et de broc pour les cours de français et de math en petits groupes et réquisitionné la salle informatique et la bibliothèque car nous n'avions pas assez de place
Dans une autre école, au Nord de la ville, une salle qui servait à entreposer du matériel de sport a été transformée en salle de classe.
Cette réforme initiée à la rentrée 2017, ne concernait que les élèves de CP situés en REP+. Pour la rentrée 2018, la mesure est étendue aux classes de CP situées en REP et aux classes de CE1 situées en REP+.
Si le calendrier est maintenu, le dédoublement des classes de CP et CE1 sera généralisé dans les secteurs situés en REP et REP+ à la rentrée 2019.
Manque d'enseignants
Si la réforme du dédoublement des classes dans les quartiers défavorisés a été accueillie favorablement par les enseignants et les syndicats, ces derniers regrettent que cette mesure ait pour conséquence un manque d'enseignants dans les autres classes, du CE2 au CM2, et la disparition d'enseignants spécialisés.indique Claire Billès, secrétaire départementale du Snuipp des Bouches-du-Rhône.L'année dernière, on a eu des CM1/CM2 à double niveau avec 26 ou 27 élèves et des professeurs novices car les plus chevronnés avaient été redéployés dans les classes dédoublées
En cas d'absence d'un enseignant, il n'est pas toujours remplacé. Les enseignants de la "brigade" départementale censés assurer se remplacement ont été affectés aux classes dédoublées.
assure l'inspecteur d'académie et ajoute que la réforme a été accompagnée dans le département par la création de 400 postes supplémentaires, dans les classes des quartiers difficiles.Les "brigades" ont été réapprovisionnées d'une trentaine de poste pour cette rentrée