L’Élysée a annoncé jeudi après-midi lors d’une réunion avec les maires les grandes lignes du déconfinement et du retour en classe. Une rentrée qui se fera sur la base du volontariat. En Paca, les parents sont pour le moins partagés.
L’annonce en a surpris plus d’un parmi les parents des 914.700 élèves de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Un soulagement pour certains, un véritable désespoir pour d’autres ou bien encore source d’incompréhension, les réactions sont nombreuses chez les parents.
La réouverture des établissements scolaires à partir du 11 mai sera "progressive, concertée, adaptée", a annoncé l'Elysée. "Ce sont les parents au final qui décideront", a annoncé l'Elysée.
A Toulon, Marianne maman d'Arthur, 16 ans et Solal, 12 ans a poussé un ouf de soulagement en écoutant les infos. "Il était hors de question que je remette les garçons à l'école. Leur papa est une personne à risque. Je ne veux pas que mon conjoint soit contaminé parce que les enfants sont retournés en classe."Il était hors de question que je remette les garçons à l'école.
"Et puis nous habitons à Toulon, autant vous dire qu'avec le retour du Charles de Gaulle et les nombreux marins contaminés j'ai peur que le nombre de cas augmente dans la ville", ajoute-t-elle.
"Nous, à la maison les enfants ont chacun une chambre, il y a un ordinateur pour le grand et je peux prêter le mien au petit. Ils vont pouvoir continuer leurs apprentissages depuis la maison. Ce n'est pas un souci, de plus ils n'ont pas d'enjeux particuliers cette année."
Mais la maman a malgré tout quelques questions : "Est-ce que l'établissement va nous mettre à disposition des visio-conférences, comment faire pour continuer à suivre ?"
Pour l'heure pas de réponse et pas de problème toujours à Toulon pour Caroline, maman de trois enfants. "Mais oui je les remettrais ... dès la veille même !"Mais oui je les remettrais ... dès la veille même !
Travailler avec ses trois enfants de 5 ans, 9 ans et 11 ans n'est pas chose facile pour cette maman. Alors cette date du 11 mai pour Caroline c'est un peu le bout du tunnel.
"Ils ont tous les trois besoin de retrouver des repères, des règles. Ça ne peut pas être les vacances en permanence. Bien sûr, je suis là pour les aider à suivre les cours, mais ce n'est pas pareil. Donc, sauf nouvelles informations, ma fille ira dès le 12, elle est en grande section et ses frères suivront le 25 mai."
Selon les premières indications du ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, le retour à l'école sera effectivement étalé sur trois semaines par niveaux de classe, avec des groupes de 15 élèves au maximum.
Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin a indiqué que 33.000 enfants étaient appelés à rejoindre les bancs de l'école sur les 78.000. Les cantines seront rouvertes pour l'occasion.
Quant aux mesures sanitaires, les 3.200 agents de la mairie seront testés, comme le demande le gouvernement, assure le maire.
Et justement les gestes barrières, pour Julie, maman d’Emma 7 ans en CP, "c'est l'angoisse".Je ne veux prendre aucun risque ni moi au travail, ni ma fille à l’école.
"Il est hors de question que je remette ma fille à l’école sans des mesures sanitaires strictes et des consignes claires de la part de l’école. Si je reprends le travail c’est en contact avec des personnes de la rue et démunies", explique-t-elle.
"Je ne veux prendre aucun risque ni moi au travail, ni ma fille à l’école. Nos enfants ne sont pas des cobayes. Cette situation est angoissante".
Au Beausset, dans le Var, Bruno est plutôt confiant. Ce papa de trois enfants avoue avoir "un peu du mal à y croire", mais faire "confiance à l’institution".Moi, je les mettrais tout de même, car ils sont demandeurs.
"Je pensais que tout serait cadré et carré. Maintenant si c’est au choix des parents, j’ai du mal à comprendre comment ça va être possible pour les établissements".
"Mes filles sont en terminales elles ont envie d’y retourner pour continuer leur apprentissage. Mon fils est en quatrième, il a besoin lui aussi de continuer et de voir ses amis".
"15 par classe ça me semblait bien. Moi, je les mettrais tout de même, car ils sont demandeurs et puis travailler depuis chez soi avec les enfants c’est tout de même compliqué. Mais oui ils iront en respectant les mesures barrières".
Pour Amandine, maman de Sacha en CM1 et Mathys, 4 ans en grande section à La Cadière d'Azur (Var), ce sont aussi les mesures sanitaires qui prévalent.Si les mesures sanitaires sont correctement respectées, oui je les remettrais sans souci.
"Pour mes deux enfants la rentrée est prévue le 25 mai. D’ici là il peut encore se passer des choses. (…) Si les mesures sanitaires sont correctement respectées, par exemple avec peu d’enfants par classes, oui je les remettrais sans souci".
"Et au-delà de l’école je me demande aussi comment cela va se passer cet été pour les centres aérés ?"
A Marseille, Sidonie aurait préféré "garder l’école à la maison jusqu’aux grandes vacances". Question d'organisation pour la maman de Gabriel 7 ans et Baptiste 3 ans.
"Moi, avec un petit en petite section qui rentre le 25 mai et un CP qui rentre le 11 mai, je ne vois pas l’intérêt, ni comment je peux faire niveau organisation. J’attends de voir comment l’école va s’organiser."
A Marseille donc, 45.000 enfants ne retourneront pas à l’école. Mais alors que faire d'eux ? Pour les enseignants cette annonce pose de nouvelles questions également.
Comment vont-ils faire pour à la fois enseigner à ceux qui sont présents et à ceux qui resteront chez eux ? Devront-ils faire des journées doubles ?
Pour l’instant les établissements n’ont pas encore fourni d’information.