Il y a six mois, le département des Bouches-du-Rhône tentait l'expérimentation du RSA sous conditions. Six mois après, où en est le dispositif ? Quels enseignements en tirer ? Nous avons fait le point avec Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi en charge de ce dispositif.
Le département des Bouches-du-Rhône fait partie des 19 choisis pour tester l'expérimentation d'un RSA (revenu de solidarité active) sous condition. Et la condition c'est que les bénéficiaires doivent travailler 15 à 20h pour pouvoir toucher leur allocation. Controversé et critiqué par la gauche, le dispositif dans notre département est effectif depuis début juin 2023. Il concerne 2000 bénéficiaires installés dans les 5e et 7e arrondissement de Marseille sur les 71 205 allocataires du département.
Six mois après le lancement et avant une généralisation progressive du système dès 2024, Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi en charge de ce dispositif, se félicite des premières conclusions.
La moitié des bénéficiaires sélectionnés pris en charge
Après 6 mois de mise en place, "1000 bénéficiaires ont été pris en charge et 90% ont été redirigés vers un parcours d'emploi, que ce soit un emploi ou une formation", indique le haut fonctionnaire. "Les 10% restants sont des personnes qui ont une situation sociale délicate qu'il faut régler avant de parler emploi".
Les bénéficiaires du RSA ont des rendez-vous hebdomadaires pour leur suivi et "toutes les données sont rentrées dans un système de tableau de bord qui permet de savoir où en est l'allocataire dans son parcours très rapidement", se félicite Thibaut Guilluy. Ainsi, il est possible de savoir que depuis le début de l'expérimentation de ce dispositif, "une centaine de personnes ont réussi leur retour à l'emploi", ce qui donne beaucoup d'espoir à Thibaut Guilluy, qui fait mercredi 15 novembre le tour des acteurs de ce dispositif pour recueillir les données terrain et les retours des travailleurs sociaux.
D'ailleurs, selon lui, "la bonne surprise c'est de voir que les gens sont investis et très volontaires dans le but de retrouver un travail et que le succès de cette expérimentation pourrait entraîner une extension de ce dispositif sur d'autres arrondissements de Marseille".
Renfort de personnel
Les temps de prises en charge "ont été largement abaissés, passant de plusieurs mois à seulement 15 jours maintenant avec du renfort de personnel" indique le Thibaut Guilluy.
Parmi les bénéficiaires sélectionnés, 27% d'entre eux ont moins de 30 ans, 31% ont entre 30 et 40 ans, 23% des bénéficiaires ont entre 40-50 ans et 20% de plus de 50 ans.
Depuis mi-juin, "les nouveaux bénéficiaires sont directement pris en charge par ce dispositif et petit à petit, les bénéficiaires inscrits depuis plus longtemps rentrent dans ce dispositif ", indique Thibaut Guilluy, haut commissaire à l’emploi en charge de ce dispositif.
Les entreprises locales qui recherchent du personnel sont donc mises en relation avec ces bénéficiaires et peuvent recevoir des aides pour la mise en place de formations spécifiques pour trouver la perle rare.
Chaque allocataire est convoqué pour un entretien, et suivant son profil, il est pris en charge par le Pôle emploi, la mission locale ou d'autres structures pouvant lui permettre de trouver une activité dans une entreprise locale.