"Safe bar" : le collectif #NousToutes se mobilise contre les agressions sexuelles dans les bars

Le collectif féministe #NousToutes mène une campagne de sensibilisation contre les agressions sexuelles dans les lieux festifs. Des affiches "Safe bar" ont été placardées dans quatre établissements à Marseille.

"Droguer pour coucher, c'est violer". "Harceler ou droguer n'est pas draguer". "Non, c'est non, céder n'est pas consentir". Voilà ce que l'on peut lire sur les murs de quatre bars marseillais.

Dans près de 59 % des cas d'agressions sexuelles, l'alcool est impliqué, et un tiers des femmes ont déjà été agressées en soirée, selon une étude de 2019 de Global Drug Survey, l’une des plus grandes enquêtes sur les drogues, regroupant 130.000 participants dans plus de 20 pays, dont la France.

Trouver des établissements volontaires

Fort de ce constat, le collectif féministe #NousToutes a mis en place, depuis mai, l'opération "Safe bar", à Marseille. Des affiches de sensibilisation sont accrochées dans certains établissements de nuit.

Elles permettent de sensibiliser les victimes sur ce qu'il faut faire en cas d'agression. Les prospectus sont aussi à destination des témoins pour qu'ils puissent porter secours dès lors qu'ils voient un comportement inapproprié.

Si ça arrive, on sait comment réagir.

Nathalie Dreano

"Ce dispositif permet d'adopter les bons réflexes. Les numéros d'urgence sont affichés pour que la victime puisse appeler. Par cette opération, on ne peut pas garantir que ça n'arrive pas, mais si ça arrive, on sait comment réagir", explique Nathalie Dreano, bénévole du collectif #NousToutes.

Quatre bars marseillais se sont portés volontaires pour afficher dans l'établissement ces flyers. "Dans le bar, ça permet aux clients d'avoir une discussion à ce sujet. Plus on en parlera, plus ça rentrera dans notre langage", poursuit-elle.

Certains établissements de nuit sont réticents à l'idée d'afficher en leur sein les prospectus roses. "Arriver en soirée et parler de violences sexuelles, ce n'est pas très sexy. Des bars estiment que leurs clients ne sont pas des agresseurs, donc les affiches ne sont pas nécessaires", note Nathalie Dreano.

Rappeler qu'un viol est puni de 15 à 20 ans de prison

Le Comptoir 31, un pub installé à la Plaine, fait partie de ce dispositif. "Si une personne se sent mal, qu'elle s'est faite agresser, c'est important de la mettre en sécurité, voire d'appeler la police, et de voir qui est l'agresseur, précise Maud Sabourin, gérante associée au Comptoir 31. Une cliente est venue nous voir une fois, elle avait l'impression qu'un homme la suivait. Elle est restée au fond du bar et, à la fermeture, on l'a raccompagnée chez elle."

Pour Maud Sabourin, ces prospectus sont bénéfiques : "On a des retours positifs, beaucoup de gens nous félicitent. Il y a même des mecs qui nous posent des questions. On sent vraiment que ces affiches sont visibles par tout le monde."

Par ces pancartes, les agresseurs sont aussi avertis des sanctions. Sur l'une d'entre elles, est écrit : "Le viol est un crime puni de 15 ans de réclusion criminelle (art. 222-223 du code pénal) et de 20 ans de réclusion criminelle en cas d'administration d'une substance chimique à l'insu de la victime (art. 222-24 du code pénal)."

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