Trois hommes ont été interpellés après de nombreux vols dans le TGV entre Paris, Nice et Gênes. Le butin, de l'argent et des effets personnels luxueux, a été saisi par la police qui cherche désormais les victimes. Plusieurs centaines sans doute.
137.000 euros en liquide, une montre à 70.000 euros, 200 lunettes, des appareils photo, des bijoux, 150 bagages, des stylos Montblanc... Le butin est impressionnant. Et pour cause. Les voleurs chevronnés dérobaient les effets personnels des passagers de Première classe dans le train entre Paris, Nice, Gênes et la Suisse.
Tout commence fin avril dernier. La sacoche d'une voyageuse est volée en gare d'Aix-en-Provence. Elle contenait 50.000 euros de bijoux. L’exploitation des images de vidéosurveillance des gares d'Aix, Avignon et Marseille permet de remonter au premier voleur.
"Nous avons essayé de comprendre le manège de ce voleur. Et on s'est rapidement aperçu qu'ils étaient trois", explique David Brugere, commissaire divisionnaire chef de la Sureté départementale des Bouches-du-Rhône.
Ils étaient trois hommes à opérer, ensemble ou séparément dans les wagons. Deux voleurs, un receleur. Leurs âges : 40, 47 et 57 ans. Un des voleurs est originaire de Nice. Les deux autres de Marseille.
Les trois sont connus des services de police, déjà condamnés pour des faits similaires. Le receleur tenait un magasin de montres de luxe à Paris.
"L'appartement d'Ali Baba"
Le travail des forces de l'ordre a abouti début septembre à la saisie du butin dans un appartement près de la gare Saint-Charles à Marseille. "La planque idéale", glisse le chef de la sureté départementale des Bouches-du-Rhône.
"C'était une surprise pour nous, on ne pensait pas qu’il y avait autant de stock dans cet appartement qui a regroupé quasiment 99% de leur vols."
Déguisé en femme avec une perruque
L'un des voleurs, âgé de 57 ans, se grimait en femme, avec une perruque. Les trois constituaient un équipage "agile et habile", selon la police.
Leur mode opératoire est "bien rodé" . Les voleurs montaient dans le train dans les wagons de première classe, munis d'un billet. Profitant d'un moment de pause lors d'une escale, ils dérobaient les effets et redescendaient à la gare suivant avec le butin et repartaient en véhicule.
Ils auraient fait des centaines de victimes.
Le travail actuel de la police consiste à identifier les victimes. Le préjudice est énorme pour certaines personnes.
Une des victimes venait de San Francisco et allait au Festival de Cannes. Sa montre à 70.000 euros lui a été dérobée en 2019, tout comme une bague d'une grande valeur. Un coffre contenant 6.000 euros a également été retrouvé.
En tout, les enquêteurs ont saisi 137.000 euros en cash, 240.000 euros sur des comptes bancaires sans compter le montant des marchandises, évalué à au moins 150.000 euros.
Les voleurs ont reconnu avoir volé tous ces effets depuis six ans, au bas mot. Ils encourent sept ans d'emprisonnement. Leurs comptes bancaires ont été saisis et gelés.