Des rassemblements "de la colère" sont organisés en France ce dimanche, en réaction à la récente décision de la Cour de cassation. Le meurtrier de Sarah Halimi est pénalement irresponsable. Sa victime, une femme juive de 65 ans, était sa voisine. Elle a été tuée en 2017.
Des collectifs citoyens et des représentants de la communauté juive organisent ce rassemblement national. Ils contestent l'absence de procès après le meurtre de Sarah Halimi en 2017. Leur mot d'ordre "Sans justice, pas de République". A Marseille, entre 1.500 et 2.000 manifestants se sont réunis, selon la préfecture.
Le meurtre de Sarah Halimi nourrit un vif débat médico-légal depuis 4 ans.
Le 14 avril dernier, la Cour de cassation, plus haute juridiction française, confirme l'irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi. Le caractère antisémite du crime est entériné, mais le meurtrier ne peut être jugé, compte tenu de son absence de discernement lors des faits.
L'homme est placé en hôpital psychiatrique depuis son crime. Sept experts psychiatriques l'ont examiné. Gros consommateur de cannabis (jusqu'à quinze joints par jour), Kobili Traoré est en proie à une "bouffée délirante aiguë" lorsqu'il tue sa voisine de 65 ans.
La cour d'appel de Paris conclut à l'existence d'un trouble psychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes au moment des faits, ce que la Cour de cassation vient de juger "conforme au droit".
L'impossibilité de ce procès a provoqué une très forte incompréhension au sein d'une partie de la communauté juive française, ciblée par plusieurs attaques meurtrières ces dernières années.
Cela a également déclenché un vif débat sur la responsabilité pénale des personnes atteintes de troubles psychiatriques sur fond de consommation de drogues.
Le procureur François Molins s'élève contre le "raccourci erroné" selon lequel la consommation de stupéfiants du meurtrier serait la cause de son irresponsabilité pénale."Toute personne qui consomme de l'alcool ou du cannabis n'a pas une bouffée délirante et ne voit pas son discernement aboli," réagit le procureur général près la Cour de cassation.
Le 18 avril, le président de la République Emmanuel Macron a réclamé "un changement de la loi".