Synda, 10 ans, a passé une semaine à l’hôpital après avoir été violemment frappée par des camarades de classe, à l’école Square Michelet, dans le 9e arrondissement de Marseille. L’enfant porte encore des séquelles de l’agression. Sa maman raconte.
“Ma fille est changée”. Deux semaines après l’agression de Synda, 10 ans, dans son école,du 9ème arrondissement de Marseille, sa mère, Leïla, demeure inquiète.“On part sur six mois de psychologue renouvelable.
Quand vous avez une petite fille qui fait des insomnies, qui pleure toute la nuit, qui vous parle de suicide, ça vous retourne.
Leïla, la maman de la petite fille harceléeFrance 3 Provence-Alpes
Après son agression, le 7 juin dernier à l’école, Synda a passé une semaine à l’hôpital. Dans un signalement effectué par l’établissement, on peut lire qu’elle a été “hospitalisée pour un traumatisme crânien sévère avec perte de connaissance initiale et un syndrome de stress aigu".
Un des enfants temporairement exclu
“Elle enchaînait quinze crises d’angoisse par jour à l’hôpital, décrit sa mère. Des crises d’angoisse très violentes. Elle n’osait pas sortir de la chambre. Elle s’accrochait à moi comme un bébé. Elle le fait encore. C’est une petite fille qui est extrêmement autonome. C’est le jour et la nuit entre la Synda d’avant l’événement et la Synda d’après.” Depuis, la petite fille scolarisée en CM1-CM2 voit un psychologue quatre fois par semaine.
Leïla, sa maman, a porté plainte contre les cinq enfants soupçonnés d’agression. Trois filles et deux garçons, scolarisés en CM2. L’un d’eux a été exclu cinq jours.
La mère de Synda ne souhaite pas incriminer l’école : “Ce n’est pas à moi de dire quelle est leur part de culpabilité. C’est la justice qui va déblayer tout ça. Je n’ai rien à dire là-dessus.”
Le harcèlement déjà signalé
Mais aujourd’hui, elle ne comprend pas pourquoi les signalements qu’elle a effectués il y a un an auprès d’une équipe pédagogique avec laquelle elle avait de bonnes relations, semblent avoir été minimisés.
“La première fois que j’ai signalé l’année dernière que ma fille se faisait harceler, on m’a dit ‘non, Synda répond aussi. Le harcèlement, c'est un bien grand mot, il ne faut pas l’utiliser à toutes les sauces.’” Pourtant, sa fille rentre tous les soirs en pleurant.
“Quand j’ai fait des signalements, on me disait qu’il [un garçon visé par les plaintes] n’était pas possible, qu’il ne s’arrêtait pas, qu’il leur faisait la misère. Qu’il n’était pas comme ça qu’avec ma fille, qu’il le faisait à d’autres, qu’ils allaient lui parler, le gronder... Est-ce que ça a servi ? Je ne pense pas.”
Selon l’Académie, une cellule spécialisée a été mise en place. Une inspectrice doit faire le point sur la situation et le directeur académique est en contact avec la famille.
Avec Jean-François Giorgetti et Xavier Schuffenecker / FTV