Les loyers impayés : un fléau pur de nombreux propriétaires. A Marseille, des milliers de familles seraient dans cette situation. Récupérer son bien est un parcours semé d'embuches, pour Lidia Karek la situation est intenable.
Ce sont près de 6.000 euros que Lidia Karek dit réclamer à ses locataires pour une période de six mois d'impayés.
Interrogés, ses locataires, un couple de personnes âgées et leur fils relativisent le montant des sommes non payées même s'ils admettent un peu de retard.
Lidia Karek, résidant en Alsace, n'hésite pas à venir régulièrement à Marseille rencontrer ses locataires pour tenter d'obtenir son dû.
La propriétaire dit avoir déjà eu des impayés sur l'année dernière et "que ceux-ci lui avaient été finalement donnés en liquide en plusieurs fois".
Recours à la justice
Las de voir la situation se répéter, Lidia Karek vient de lancer une procédure avec un huissier de Justice.
Et se dit à bout et "prête à payer elle-même le déménagement des locataires pour pouvoir retrouver son bien".
"Il n'y a pas de terrain d'entente, il n'y a rien à faire, c'est comme si c'était eux les propriétaires et moi la locataire. Je suis obligée de les supplier, c'est le monde à l'envers".
Seule solution envisagée par Lidia Karek , comme de nombreux propriétaires, lancer une action en justice.
C'est une situation que connaît bien Hugo Cadet, avocat spécialisé droit immobilier.
"Il y a deux types d'impayés, les impayés de mauvaise foi, mais aussi les impayés liés aux accidents de la vie. Dans cette hypothèse-là, il faut prendre en compte cette situation-là et l'on comprend que le juge accorde des délais d'expulsions pour un relogement dans des conditions décentes ".
A Marseille, il existe environ 3.000 assignations en justice chaque année pour obtenir la résiliation d'un bail, selon l'Adil, l'agence départementale pour l'information sur le logement. Depuis deux ans, cette structure accompagne les personnes menacées d'expulsion.