Un couple de retraités marseillais est victime de squatteurs. Et ce n'est pas la première fois. Leur maison de famille est occupée et malgré une décision d'expulsion, les occupants sont toujours dedans.
Depuis près d'un an, un couple de retraités marseillais se bat pour faire évacuer leur résidence secondaire, dans le quartier de la Valentine, dans le 11e arrondissement de Marseille. Maison et jardin sont squattés par une trentaine de personnes. Des familles avec enfants.
"C'est notre propriété, ils rentrent chez nous et on paie des impôts, ce n'est pas normal", peste Patrick Sifredi devant les grilles du portail.
En 2017, déjà, la propriété avait été investie par des squatteurs. Les occupants avaient été rapidement expulsés. Mais pas cette fois.
Le 14 janvier dernier, un huissier de justice et des policiers mandatés se sont pourtant rendus sur place avec un avis d'expulsion en vue de libérer les lieux. Mais la procédure n'a pas abouti.
Une situation incompréhensible pour Me Caroline Caussé, avocate des époux. "Squatter une maison c'est interdit, entrer par effraction c'est interdit, y rester c'est interdit. Mais dans ce dossier ce qui prime, ce n'est pas le droit de propriété, ce qui prime c'est une situation contraire à la loi, avec des gens qui violent la loi mais c'est eux qui ont raison parce que c'est eux qui sont dedans", estime-t-elle.
De plus en plus de cas à Marseille
"Ils ont effectué plusieurs procédures judiciaires, des recours contre l'Etat. Ils financent tout ça avec leur retraite, qui ont peu de moyens, ils respectent la loi et c'est pas à eux au final qui gagnent. Ce sont les autres ceux qui sont rentrés par effraction, ceux qui cassent tout et qu'on laisse dans les lieux, souligne-t-elle. C'est une injustice révoltante".
L'avocate a relancé plusieurs procédures, dont une devant le Conseil d'Etat. Elle demande par ailleurs une indemnisation de l'Etat pour ses clients "au titre du trouble subi du fait de la non intervention des services de police". Les Sifrédi voudraient vendre ce bien mais ils ne le peuvent pas.
A Marseille et alentour, Me Caussé constate "une professionalisation de l'occupation des maisons avec jardins". Les dossiers de plainte se multiplient.