"C'est un peu la montagne qui accouche d'une souris" : un étudiant condamné pour une intrusion sur un site SNCF avant les JO

Un étudiant toulousain avait été interpellé, quelques jours après les dégradations commises, à travers la France, sur des sites SNCF, juste avant les JO. Soupçonné de faire partie d'une bande de dissidents, il était traduit en justice ce 28 novembre 2024.

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Un étudiant de Toulouse a été jugé et condamné par le tribunal de Rouen pour une intrusion sur un terrain de la SNCF. Les faits remontent au 28 juillet 2024, quelques jours après une vague de dégradations sur le réseau ferroviaire qui avait fait craindre le pire pour les JO de Paris. L'homme, âgé de 29 ans, a écopé d'une amende de 600 euros. Le parquet réclamait deux mois de prison avec sursis.

"La montagne qui accouche d'une souris"

L'attaque du réseau SNCF avait été qualifiée de massive. Le 26 juillet 2024, des actes de sabotage et de vandalisme avaient été commis sur plusieurs lignes TGV à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques à Paris. De quoi mettre sur les dents toutes les polices de France.

Deux jours plus tard, un étudiant en anthropologie de Toulouse est intercepté après être entré sur un terrain de la SNCF, "non affecté à la circulation publique" à Oissel en Seine-Maritime. Dans son véhicule garé à proximité du site, avaient été retrouvés une clé universelle, des pinces coupantes et l'ouvrage de Romain Huët intitulé "Le vertige de l'émeute : de la ZAD aux Gilets jaunes".

Les enquêteurs estiment que l'étudiant est un militant d'ultragauche. Mais devant le tribunal de Rouen, c'est un tout autre profil présenté par le prévenu et ses avocats. "Les enquêteurs pensaient qu'il faisait partie d'une bande de dissidents avec un réseau important. Mais en l'état, il est poursuivi et renvoyé pour des faits minimes qui habituellement ne sont pas jugés devant le tribunal correctionnel", a réagi Me Olivier Bodineau. Cette audience, "c'est un peu la montagne qui accouche d'un souris", selon l'un des avocats de l'étudiant.

"Je voulais voir s'il y avait du street art"

À l'audience, l'étudiant a affirmé n'appartenir à aucune organisation. Le livre de Romain Huët en sa possession ? Un ouvrage qu'un professeur lui a recommandé. Quant à sa présence sur ce site de la SNCF auquel il avait accédé par un portail ouvert, il a simplement expliqué être venu "voir s'il y avait du street art. C'est l'un de mes sujets d'étude", a-t-il précisé. La SNCF n'avait pas constaté de dégradations sur les lieux.

"J'avais conscience que je ne respectais pas les règles, les outils me servent à bricoler", s'est-il encore défendu. Une version peu crédible pour le parquet qui a évoqué "des choses troublantes dans ce dossier" comme la clé universelle retrouvée dans son véhicule. Deux mois de prison avec sursis ont alors été requis contre l'étudiant.

Le tribunal en a jugé autrement, le condamnant à 600 euros d'amende. Une peine juste et adaptée, selon Me Sophia Abdou, qui assurait, elle aussi, la défense de l'étudiant toulousain.

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