Témoignages. TÉMOIGNAGES."Il y avait de l'eau jusqu'à la vitre de la portière" : avec les inondations, les automobilistes marseillais en galère

Publié le Mis à jour le Écrit par Sidonie Canetto
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En quelques heures, il est tombé près de 76 mm sur Marseille dont 48 mm entre 7H et 8H du matin, ce mardi 8 octobre. Une pluie intense en un temps court qui a provoqué des inondations dans le métro, 29 écoles sont fermées et des crèches le sont aussi. Pour se rendre au travail ou à l'école entre 7h et 8h, c'était apocalyptique.

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"Je ne voyais plus la limite entre les trottoirs et la route, je roulais au pas sous des trombes d'eau", raconte Marie, mère de trois enfants qui devait poser ce mardi matin l'aîné au collège, le second au primaire et le troisième à la crèche. Comme de nombreux Marseillais, il a fallu braver des routes inondées, et la pluie diluvienne qui s'abattait sur la ville, provoquant des scènes jamais vues auparavant.

"La vie est plus importante que l'école"

Julie habite le quartier des Caillols dans le 12ᵉ arrondissement et doit emmener sa fille au collège dans le 5ᵉ arrondissement avant d'aller au travail dans le 3ᵉ arrondissement.

"Ce matin, je devais aller jusqu'à l'Estaque pour le travail, mais je me suis arrêtée à la Belle de Mai, où je travaille habituellement, je n'ai pas osé continuer", raconte cette mère de famille qui s'inquiète pour sa fille.

"C'était très compliqué de rouler, on ne voyait absolument rien, et arrivées sur le jarret, c'était improbable. J'ai vu des gens debout sur des poteaux pour s'échapper de l'eau. Un monsieur en short avait de l'eau jusqu'aux genoux. À un moment donné, on a eu de l'eau au niveau de la vitre de la portière, je craignais que la voiture s'arrête". 

Marie a conduit la boule au ventre dans des conditions similaires, "mon fils le plus grand n'arrêtait pas de me dire [arrête maman, fais demi-tour, la vie est plus importante que l'école], je stressais, je ne savais pas quoi faire, si les établissements allaient être ouverts ou fermés".

Marie a eu très peur lorsqu'un bruit est survenu, "l'eau montait de toutes parts et à un moment donné, on a entendu que quelque chose nous était rentré dedans. Ce n'était pas une voiture ni un vélo, cela venait de dessous la voiture, on pense à une plaque d'égout qui se serait dessoudée avec le débit de l'eau qui sortait des caniveaux". 

Retards, écoles et crèches fermées

Julie explique qu'avec sa fille, " on scrutait les mails et Pronote pour guetter les messages du collège sur une éventuelle fermeture", indique cette mère de famille qui déplore un manque d'information aussi" on est parties à 7h15 de la maison, mais tout était bouché, je l'ai posée devant le collège à 8h05 alors qu'elle commence à 8h et dix minutes après, j'ai vu sur Pronote que sa prof a mis absence injustifiée. J'ai appelé le collège et à la vie scolaire, ils m'ont dit qu'elle n'était pas en étude, je ne sais pas si elle a pu quand même aller en cours ou pas. Ce serait tout de même bien injuste si elle a été refusée ce matin, car on a bravé la pluie et les embouteillages, si c'est pour finir refusée de cours, la prochaine fois, on ne sort pas de la maison". 

De son côté, Marie a pu poser l'aîné au collège à temps, le second à l'école primaire aussi, c'est seulement arrivée à la crèche qu'elle a compris que la journée allait être très longue.

"Le personnel était en train d'évacuer l'eau du rez-de-chaussée, les parents repartaient avec les enfants sous le bras. J'ai eu besoin d'un temps de pause pour reprendre mes esprits. Comment s'organiser ? La cour de la crèche a inondé tout le rez-de-chaussée, comprenant la cuisine, le bureau de la directrice et deux sections".

Pas de crèche et donc la galère pour trouver une solution. "Le personnel présent nous a dit également que compte tenu des fermetures d'écoles, certaines 'tatas' de la crèche ne pourraient pas venir non plus s'occuper des enfants, car elles étaient coincées avec leurs propres enfants". 

La ville de Marseille a annoncé la fermeture de 29 écoles ce mardi matin.

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