Ils habitent juste à côté, ou en face. Certains dormaient quand l'immeuble du 17 rue de Tivoli s'est effondré dans la nuit de samedi à dimanche. Selon le ministère du Logement, 179 habitants ont été évacués par les marins-pompiers.
Un immeuble de quatre étages en pièces. Un feu parti sous les décombres et entre "quatre et une dizaine de personnes" coincées en dessous, selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Dix-huit heures après l'effondrement d'un l'immeuble à Marseille, dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 avril, qui a fait cinq blessés selon un bilan provisoire, le feu n'est toujours pas entièrement maîtrisé.
Une situation préoccupante aussi pour les habitants des immeubles mitoyens qui ont été évacués. Ils sont 179 au total, selon le ministère du Logement. Est-ce qu'ils ont entendu l'immeuble s'écrouler ? Oui. Et senti l'odeur âcre de fumée ? Oui, aussi.
"Toutes les baies vitrées, tous les plafonds se sont effondrés"
Un long défilé d'habitants évacuées traverse le quartier du Camas, dans le 5e arrondissement de Marseille. Un bébé dans les bras, un sac sur le dos, et les animaux évidemment... "J'imagine que si on nous évacue, c'est pour des raisons de sécurité. Mais c'était plus inquiétant cette nuit parce qu'il y a eu une explosion quand même", témoigne Marie au micro de France 3 Provence-Alpes, "une explosion, des gens dehors, de la fumée, des gens qui criaient, qui couraient."
Marc l'a échappé belle. Il vit au pied de l'immeuble écroulé. "Ma maison est juste devant l'immeuble qui s'est effondré, dans la cour intérieure. Toutes les baies vitrées, tous les plafonds se sont effondrés." Les pompiers recensent les habitants et prennent leur coordonnées.
Il est 10h30 quand la police municipale et les marins-pompiers conduisent les habitants dans un gymnase. Ils viennent de 32 immeubles du quartier. "On est tous évacués. On a des amis qui prêtent leur maison à mes parents. Moi je vais dormir chez un ami," raconte un adolescent.
La rue de l'Abbé-de-l'Epée est la dernière à être évacuée. Les pompiers recensent les habitants, certains abasourdis, ou fatalistes, ou plutôt soulagés.
"En voyant les journaux ce matin, ça [le nombre de victimes] avait l'air assez... un décompte assez léger... J'espère que ça va pas s'alourdir au fur et à mesure," s'inquiète un habitant. Et quand Estelle Mathieu, l'une de nos journalistes sur place, lui demande s'il a un point de chute, il répond "Oui, moi, c'est bon".