Les policiers marseillais se rassemblent ce lundi devant le tribunal de Marseille en soutien à l'agent mis en examen dans l'affaire des tirs mortels du Pont-Neuf à Paris. Répondant à un mot d'ordre national, ils militent pour l'instauration de la "présomption de légitime défense".
Il s'agit d'un mot d'ordre national auquel les policiers marseillais vont répondre. Ce lundi à midi, ils se rassembleront, comme dans plusieurs grandes villes de France, devant les tribunaux.
Une manifestation appelée par les syndicats de police Alliance et Unsa, pour soutenir le policier parisien de 24 ans, auteur des tirs mortels sur le Pont-Neuf survenus le dimanche 24 avril. Lors d'un refus d'obtempérer, l'agent a fait usage d'un fusil d’assaut HK G36, tuant deux passagers du véhicule et blessant un troisième.
Pour Rudy Manna, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance dans les Bouches-du-Rhône, il s'agit non seulement d'une manifestation de soutien mais également de dénoncer la mise en examen de l'agent pour "homicide volontaire".
"On ne remet pas du tout en question la mise en examen de l'agent. Mais homicide involontaire, c'est un meurtre", explique Rudy Manna. "Il est insupportable qu'un policier soit mis en examen pour meurtre, alors qu'il a agi dans le cadre de son travail, pour se protéger lui-même, ainsi que ses collègues", ajoute-t-il.
La présomption de légitime défense en débat
C'est l'une des propositions du Rassemblement national lors de la campagne présidentielle : la présomption de légitime défense pour les policiers et gendarmes dans le cadre de leurs fonctions. Une proposition non retenue par la majorité présidentielle.
Avec la présomption de légitime défense inscrite dans la loi, les policiers n'auraient plus à justifier l'usage de leur arme : "ce serait à la victime de prouver qu'il y a eu une erreur, et non aux policiers de se justifier", explique Rudy Manna.
Les syndicats de police souhaitent peser dans le débat législatif sur ce thème. D'après le secrétaire département d'Alliance, cela permettrait que "le policier ne soit pas systématiquement cloué au pilori. Si une erreur grave et manifeste est produite, l'enquête le dira".
"Aujourd'hui un policier est mis en examen pour meurtre, alors que l'enquête vient seulement de commencer. C'est invraisemblable", ajoute-t-il
25.000 refus d'obtempérer par an
Le syndicaliste ajoute que le "refus d'obtempérer", lors d'un contrôle de police, est "un véritable fléau en France". Les forces de l'ordre estiment qu'il y en aurait près de "25.000 par an, soit un toutes les 30 minutes".
Rudy Manna précise que "les refus d'obtempérer tuent aussi des policiers, ou des civils".
En octobre 2021, dans le centre-ville de Marseille, un policier avait été blessé, percuté par un véhicule. Les passagers avaient foncé sur la patrouille, refusant de se soumettre au contrôle de police.