Toulon, Marseille : les pires dispositifs anti-SDF "récompensés" par la Fondation Abbé Pierre

Pics, barreaux, grilles, rochers sous les porches et sous les ponts ou encore arrêtés anti-mendicité: les pires dispositifs anti-SDF ont été ironiquement "récompensés" lundi soir par la Fondation Abbé Pierre (FAP), qui a notamment distingué Toulon et Marseille.

Le prix "Faites ce que je dis pas ce que je fais", pour le "dispositif le plus contradictoire", a été ainsi décerné à "Esprit de famille".

Ce surnom a été attribué à des grilles en fer installés devant l'agence de la Mutuelle de l'Enfant et de la Famille (MAE) à Toulon.

Parmi les autres dispositifs qui étaient nommés dans cette catégorie figuraient également des grilles métalliques installées sur les rebords des devantures des commerces à Paris ou à Marseille pour empêcher les personnes sans-abri de s'asseoir ou de s'allonger.

Rail de fer et poteaux en métal

Dans la catégorie "Fallait oser", le "Pic d'or du dispositif le plus décomplexé" a ainsi été remis à un rail de fer installé tout au long d'une bordure d'un jardin à Lyon, pour prévenir l'installation de sans-abri.

Des poteaux en métal plantés dans l'entrée d'un immeuble du Xe arrondissement de la capitale pour empêcher les SDF de s'abriter et baptisés "les champignons de Paris" ont, eux, remporté le prix du "dispositif le plus agressif", dans la catégorie "Le clou".

#FRATERNITÉ Demain, cérémonie des #PICSDOR2020 ! Les pires mobiliers anti-sdf vont être récompensés ... et croyez-nous vous n'allez pas être déçus ?

Publiée par Fondation Abbé Pierre sur Dimanche 1 mars 2020
Ces dispositifs ont été sélectionnés parmi 450 installations signalées sur Twitter sous le hashtag Soyons humains lancé par la fondation Abbé Pierre, permettant à chacun de manifester son étonnement ou son indignation en postant des photos de mobilier urbain anti-SDF.

La fondation Abbé Pierre propose aussi une carte collaborative en lien qui permet de signaler des dispositifs anti-SDF. Une dizaine est ainsi répertoriée sur la seule ville de Marseille par des internautes depuis 2017.      Selon l'organisation, l'État, les collectivités, les entreprises, commerçants ou encore riverains usent de "moyens inhumains" pour empêcher les plus démunis de s'abriter et les "invisibilisent" en les éloignant des centres-villes et, finalement, des regards.

"Ce n'est pas en recourant à ce type de dispositifs qui ne font que déplacer le problème qu'on le règlera", s'insurge Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. "Il faut faire plus, tendre la main et apporter une réponse digne aux personnes à la rue", explique-t-il.

Plus de 14.000 sans-abris à Marseille

Selon une étude de 2016 menée sur la ville de Marseille, 14.063 personnes se sont retrouvées au moins une fois en situation d’être sans abri dans l’urgence et ont accédé à un lieu d’accueil ou de soin dédié.

A ce chiffre doit être rajouté 15% environ des personnes qui sont sans-abri et qui n’utilisent jamais les services d’aides, selon l'ARS. Il n’existe pas de comptage connu dans d’autres communes de la région.

L'Insee recensait 150.000 personnes sans-domicile dans sa dernière enquête datant de 2012. Selon les associations, ce chiffre est largement sous-évalué et avoisinerait en réalité les 250.000.
 
L'actualité "Société" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Provence-Alpes-Côte d'Azur
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité