Une dizaine de personnes se sont rassemblées devant le collège Versailles à Marseille (III) ce mercredi 9 octobre. Malgré les travaux en cours dans l'établissement et les forts soupçons liés à l'amiante, les élèves ont toujours cours dans les mêmes bâtiments.
Les travaux du collège Versailles ont commencé pendant l'été. Un mois après la rentrée scolaire, les élèves se retrouvent tous les matins dans cet établissement du IIIe arrondissement classé REP + (réseau d'éducation prioritaire), au milieu des gravats et de la poussière.
Depuis plusieurs mois, le collectif de parents, professeurs syndicalistes et l'association de défense des victimes de l'amiante (Andeva) demande une délocalisation des cours dans un autre établissement.
Forte suspicion d'amiante
Le chantier doit durer trois ans. Les gravats non confinés dans des sacs, la poussière, et la cour amputée de moitié ne sont pas les seules inquiétudes des parents et professeurs. Pour eux cela ne fait aucun doute : l'amiante est bel et bien présent dans les locaux.Dans une lettre datée du 2 juillet adressée à la présidente du département Martine Vassal et au recteur Bernard Beignier, ils signalent les irrégularités du rapport concernant la présence d'amiante. Ils ont décidé de faire établir une contre-expertise par un spécialiste en diagnostic amiante d'Andeva.
Ils dénoncent un passage en force, une reprise des cours dans l'établissement trop rapide par rapport aux expertises scientifiques. Le 18 septembre, les professeurs ont demandé un droit de retrait qui n'a pas été entendu par l'inspection du travail.
Selon une enquête de l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement (ONS) datée de 2016 , une grande partie des établissements scolaires publics construits avant 1997 contiennent toujours de l’amiante.
C'est le cas de 80 % des lycées professionnels, 77 % des lycées généraux et technologiques, 73 % des collèges et 38 % des écoles.