Dans le quartier de Samatan à Marseille (7e arrondissement), ce sont surtout les habitants qui râlent sur cette installation, jugée dangereuse et absurde. Les rares cyclistes qui l'empruntent semblent plus mesurés. Cette bande cyclable, et non piste cyclable au vu de ses dimensions, fait beaucoup parler.
Du haut de la rue Charras, jusqu'à la plage des Catalans, dans le 7ᵉ arrondissement de Marseille, une bande cyclable a fait son apparition. "Là où vous avez la place Saint-Eugène où il n'y a pas de piste cyclable, donc elle part de nulle part, elle part à hauteur des piquets d'un coup, là et elle descend", s'agace Bernard Bonneaud, Vice-président du Comité d'Intérêt de Quartier, (CIQ) de Samatan.
"C'est une absurdité"
Particularité de cette bande cyclable, son inclinaison, elle suit le tracé de la rue Charras qui descend de la Coline vers la plage. "C'est une absurdité parce que c'est en pente. Les cyclistes descendent, ne respectent rien du tout. Tout le monde passe", explique Françoise, une habitante du quartier Samatan. En effet, tout le monde passe. Les piétons d'abord à cause des trottoirs encombrés, les conductrices de poussettes et même les trottinettes. "Les voitures se rapprochent beaucoup trop de nous. Ils accélèrent. Nous, du coup, ça nous fait tomber.", précise Olfa utilisatrice de trottinette.
Une bande cyclable et non une piste cyclable
En réalité, la largeur de la zone ne mesure qu' 1,40 mètre, ce n'est donc pas une piste cyclable, mais une bande cyclable dont le tracé contrarie les habitants du quartier, exemple à l'appui.
"Nous arrivons dans un virage en angle droit, on s'était rendu compte que les vélos, lorsqu'ils arrivaient comme c'était trop dangereux, ils coupaient carrément la route", détaille Bernard Bonneaud, Vice-président du Comité d'Intérêt de Quartier, (CIQ) de Samatan.
Pour Pierrette Chiarrazzo, présidente du CIQ Samatan "elle est trop étroite et vous avez des pavés, pour freiner là-dessus, on se croirait au Paris-Roubaix".
Alors que Jérémy, cycliste rencontré empruntant cette même bande cyclable, pense "elle est bien utile ", et interrogé sur ceux qui la juge trop dangereuse, "je pense qu'ils disent cela parce que ça a enlevé des places de voitures".
Près de 40 places de stationnement gratuit ont été supprimés auxquels il faut ajouter l'argument de la sécurité. Voilà pourquoi le CIQ de Samatan demande la suppression de ce tracé cyclable.
Article rédigé avec Estelle Mathieu et Xavier Schuffenecker