Marseille : des dizaines de cyclistes verbalisés lors d’une "déambulation"

Jeudi plusieurs centaines de cyclistes se sont donnés rendez-vous sur le Boulevard du Prado à Marseille, pour protester contre la suppression de la piste cyclable. Les forces de l’ordre sont intervenues. Deux personnes ont été placées en garde à vue d’après le Collectif Vélos en Ville.
 

Cela devait être une « déambulation festive ». Mais elle a tourné court.

Jeudi à 18h30, plusieurs centaines de cyclistes s’étaient donnés rendez-vous sur le Prado 1, à l’endroit exact où la piste cyclable provisoire, aménagée par la Métropole Aix Marseille, a été supprimée.

"Nous avions bien dit aux camarades que ce n’était pas une manifestation, mais une déambulation", explique Thomas Chaussade, le Président du Collectif Vélos en Ville. "Nous avions donné comme consigne de ne pas arrêter de pédaler, et de ne pas bloquer les voitures".

La préfecture était "avertie" selon le CVV, mais dès les premières minutes, les forces de l’ordre auraient "contraint les cyclistes à s’arrêter, pour les verbaliser par la suite pour rassemblement", explique Thomas Chaussade.
En effet, les rassemblements de plus de 10 personnes sont strictement interdits dans l’espace public. C’est l’une des dispositions du déconfinement. Ils le resteront après le 2 juin, comme l’a expliqué le Premier ministre jeudi lors de sa conférence de presse.

"On ne comprend pas, nous les cyclistes marseillais, nous sommes des bisounours, nous ne brûlons pas de voitures ni des poubelles !", ajoute le cycliste militant.

De son côté, Jeanne qui manifestait aussi ce soir-là avec deux amis, dénonce même l'usage abusif de gaz lacrymogène au tout début de la déambulation. "On a reçu des coups de gaz lacrymogène vers Perrier, alors qu'on était en train de pédaler sur l'avenue du Prado. Lancé depuis une voiture de police, sans sommation", dénonce-t-elle.  "Certains avec des enfants ont du s'arrêter car sonnés"

Contactée, la préfecture de police n’a pas donné suite à nos demandes d’explications.

Mais le CVV affirme qu’une cinquantaine de personnes auraient été verbalisées, et que deux cyclistes auraient été placés en garde-à-vue. Ils ont été libéré après un rappel à la loi.

Un nouveau couac autour de cette piste cyclable qui intervient alors même que la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a annoncé vendredi que "l'Etat accompagnerait les collectivités pour pérenniser les pistes cyclables provisoires".

"Ce n'est pas une bonne idée de dire maintenant 'on va repousser les vélos pour laisser plus de place à la voiture'" commente la ministre, à propos de ces pistes cyclables si tôt installées, si tôt supprimées.

 
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