Un documentaire sur la situation à Gaza, proposé par Aymeric Caron, était projeté à l'Assemblée nationale ce 29 mai. Un film "assez insoutenable" réagit le député LFI de la cinquième circonscription des Bouches-du-Rhône Hendrik Davi. Un film vu par seulement une quinzaine de députés sur les 577 que compte l'hémicycle.
Ce mercredi 29 mai était projeté à l'assemblée nationale un documentaire intitulé Gaza depuis le 7 octobre, proposé par le député LFI Aymeric Caron. Un film d'1h30 qui "témoigne du quotidien des Gazaouis depuis sept mois, sous les bombes et les tirs", depuis les attaques du 7 octobre, comme le définit Aymeric Caron. Des images diffusées au lendemain de l'exclusion du député marseillais LFI Sébastien Delogu de l'assemblée nationale pour avoir brandi un drapeau palestinien dans l'hémicycle.
Des images issues des réseaux sociaux
Seuls une quinzaine de députés ont participé hier à la projection du film, parmi les 577 que compte l'Assemblée nationale. Parmi ces derniers, le député LFI de la cinquième circonscription des Bouches-du-Rhône Hendrik Davi. "Même s'il ne montre pas l'horreur en permanence, c'est un film assez insoutenable, qui ne doit pas je pense être montré à un public non averti", réagit le député ce mercredi 30 mai au matin.
Hier seuls 17 députés et députées sur 576 se sont déplacés pour regarder le documentaire « Gaza depuis le 7 octobre », que nous avons projeté à l’Assemblée pour montrer le quotidien des Gazaouis sous les bombes et les balles de l’armée israélienne.
— Aymeric Caron (@CaronAymericoff) May 30, 2024
Ce film a été délibérément… https://t.co/imuYJixZra
Le film reprend une succession d'images venues des réseaux sociaux, "qui ne sont pas diffusés par le Hamas". Certaines proviennent également des médias traditionnels, comme la chaîne Al Jazeera.
"Je m'étais protégé jusque-là un peu ces images"
"Je m'étais protégé jusque-là un peu de ces images, donc je les découvre, exprime le député. Il y a toujours un risque, celui des images qui véhiculent des émotions."
Cela a également changé un peu ma vision, parce que l'on découvre le point de vue génocidaire de certains ministres israëliens, qui ont un discours de déshumanisation.
Hendrik Davi, député LFI des Bouches-du-Rhôneà France 3 Provence-Alpes
"Pour eux, il n'y a pas d'innocent, il faut reprendre Gaza. Il y a un désir de vengeance et d'extermination. Je n'utilisais pas le terme de génocide, je préférais parler de risque génocidaire, mais cela a changé mon point de vue".
"Des atrocités restent des atrocités"
"J'ai décidé d'assister à cette projection car la souffrance des civils nous importe tous, qu'ils soient Israéliens ou Palestiniens, et pour rappeler à tous les députés LFI, que les premiers responsables de cette souffrance sont les terroristes du Hamas", a également réagi le député RN Julien Odoul auprès de nos confrères d'I24 news.
D'autres images des massacres du Hamas lors de l'attaque du 7 octobre avaient été diffusées à l'Assemblée nationale en novembre dernier. Les 120 membres du groupe d'amitié France-Israël les avaient visionnés, dont Lionel Royer-Perreaut, député Renaissance de la sixième circonscription des Bouches-du-Rhône.
Il n'a quant à lui pas assisté à la projection. "J'étais au même moment dans l'hémicycle pour l'examen du projet de loi sur la fin de vie", réagit-il. Sur la question de la diffusion d'images sur le quotidien des Palestiniens, il réagit : "des atrocités restent des atrocités... Que les victimes soient israéliennes ou palestiniennes. Et je trouve plutôt sain que les deux visions soient présentées au parlement qui est le temple de la démocratie. Pour le reste, je suis très vigilant à éviter toute instrumentalisation politique qui mènerait à disloquer la nation. C'est en cela que je ne partage pas la conflictualisation du débat public conceptualisé par LFI à des fins électorales".