Un déshydrateur de biodéchets a été installé dans le parking du stade marseillais, avec pour objectif de revaloriser cette matière dans l'agriculture notamment. Le concept a été importé dans la région par une entreprise Marseillaise.
C'est en toute discrétion qu'il y a quelques jours, une nouvelle machine a fait son apparition dans les sous-sols du stade Vélodrome. Sous ses airs de grosse photocopieuse, ce nouvel outil que vient d'acquérir le gestionnaire du site est en réalité un déshydrateur, qui permet selon ses fabricants de valoriser les biodéchets, comme les épluchures de fruits et légumes par exemple.
L'objectif ? Récupérer la matière organique contenue, qui représente 20% de ces déchets, mais aussi les 80%, à savoir l'eau. La fondatrice de l'entreprise marseillaise Valwast, à l'origine de la commercialisation de ce déshydrateur thermique dans la région, nous fait la démonstration de son outil.
La machine accepte aussi bien des restes alimentaires que le gazon du stade. L'eau récoltée est quant à elle ensuite stockée dans un bidon, avant d'être redistribuée pour un usage dans l'agriculture par exemple.
Un engrais très riche en nutriments
Si le brevet de l'appareil original est coréen, c'est bien la fondatrice de Valwast, Ludivine Blanc, qui a importé le concept dans la région marseillaise, en lançant son entreprise grâce à l'Association pour le Droit à l'Initiative Economique (ADIE). Son directeur régional, Sébastien Chaze, veut croire à un très grand succès pour cette jeune entreprise, estimant que "c'est un projet qui a beaucoup de potentiel".
En mai dernier, il avait d'ailleurs remis à Valwast au nom de l'ADIE le prix "Créadie Coup de Coeur", soulignant l'efficacité de la démarche en matière de réduction de poids des déchets et d'empreinte carbone.
Une fois la matière récoltée, Ludivine Blanc entrepose la matière sur les hauteurs du 11e arrondissement dans une sorte de grosse benne de compost. "L'objectif, à terme, c'est de faire du lombricompost, qui est cet engrais très riche en nutriments", explique l'entrepreneuse marseillaise.
Les déshydrateurs devraient en tout cas se multiplier dans les entreprises produisant des biodéchets dans les prochaines années, puisque depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, une loi impose à toutes les entreprises de les valoriser, peu importe la taille de la société et la quantité de déchets qu'elle produit.
La valorisation des déchets pour les particuliers
Au niveau national, l’évolution des modes de vie et des habitudes de consommation, combinée à la croissance économique et démographique, ont entraîné un doublement de la production d’ordures ménagères par les Français en quarante ans. La Métropole Aix-Marseille vise en 2035, une Métropole "Zéro déchet, zéro gaspillage ". Pour atteindre cet objectif, la Métropole a élaboré son plan de prévention des déchets ménagers et assimilés (PMPDMA). Ce plan de prévention des déchets ménagers et assimilés a pour objectif de réduire de 10 % le ratio annuel des déchets ménagers et assimilés par habitant en 2025 par rapport à 2015. Au-delà des bornes de tri classiques, des composteurs ont vu le jour dans les rues de la Métropole et les habitants peuvent venir y jeter leur bac à ordures végétal. En compostant, cela permet la réduction d’un tiers du volume initial de ses déchets. C’est 150 kg de déchets en moins par foyer et par an. 66 000 foyers disposent d’un composteur, soit un taux d’équipement actuel de 20%. 8 000 tonnes de déchets sont évitées annuellement grâce au compostage. 1 000 m³ de végétaux ont été broyés au printemps 2024