Depuis le 28 novembre, des habitants ont enregistré 14 incendies volontaires dans leur immeuble, une résidence privée située dans les quartiers Nord de Marseille. Ils dénoncent l'absence de réaction des autorités.
Un incendie tous les deux jours, ou presque. Depuis le 28 novembre, c'est ce qu'endurent des habitants d'une résidence privée des quartiers Nord de Marseille. La porte d'entrée et les murs et plafonds du hall portent les stigmates des 14 incendies volontaires perpétrés en pleine nuit dans leur immeuble.
La peur de mourir en pleine nuit
Les résidents n'en peuvent plus. Ils craignent le pire. Terrorisés, ils n'osent pas témoigner à visage découvert.
"On ne dort pas, est-ce qu'on va mourir étouffés, est-ce qu'ils vont mettre le feu devant les portes, on ne sait pas"," confie une habitante à France 3 Provence-Alpes.
Ce n'est pas qu'on ne se sent pas en sécurité, on n'est plus en sécurité en fait.
Une habitanteFrance 3 Provence-Alpes
"J'ai été cambriolée et ma porte est cassée, il y a toute la fumée qui rentre, c'est invivable", témoigne une autre jeune femme. "En plus c'est la nuit, si on n'est pas réveillés, on ne se rend pas compte qu'il y a le feu, la police, on les appelle, ils ne viennent pas, ils ne viennent jamais", ajoute-t-elle. Malgré les courriers, les appels à répétition, et les preuves des interventions des marins-pompiers, rien ne change.
Toujours pas d'enquête ouverte
Les habitants s'interrogent. Pourquoi leur immeuble est-il visé ? Des dealers cherchent-ils à prendre possession des lieux ? "On attend que la police mène une enquête, parce qu'on ne sait pas de qui ça vient, qui a intérêt à faire ça, on ne sait rien", s'inquiète un résident. La police et le syndic n'ont pas été pour l'heure en mesure de répondre aux sollicitations de France 3 Provence-Alpes.
Les habitants sont d'autant plus impatients de mettre un terme à ces dégradations que l'ascenseur aussi a pris feu. Logée au 8ᵉ étage, cette habitante de 86 ans ne peut plus sortir de chez elle : "j'ai la rage, on ne se rend pas compte de ce qu'on fait dans une journée quand il y a l'ascenseur, j'ai un handicap, je ne marche pas, je ne peux pas descendre deux escaliers, je n'y arrive pas."
Une famille a déjà quitté les lieux et d'autres locataires ne voient d'autres options que de déménager eux aussi.